Frontière Niger–Bénin : Niamey campe sur sa position malgré la pression économique
- malikunafoninet
- 11 nov.
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« Tant que la sécurité de notre territoire ne sera pas pleinement garantie, la frontière restera fermée », a déclaré un responsable nigérien sous couvert d’anonymat. À Niamey, la ligne est tracée : la frontière avec le Bénin ne rouvrira pas sans garanties concrètes.
Malgré les appels à l’apaisement, les autorités de la Transition nigérienne persistent. Elles exigent des « signes satisfaisants » de la part de Cotonou avant tout assouplissement du blocus, imposé depuis plusieurs mois. Une décision qui pèse lourdement sur les populations des deux côtés de la frontière, notamment dans la région de Gaya, où le commerce transfrontalier constituait le principal moteur économique.
Des soupçons persistants de présence militaire française
Le cœur du désaccord reste la question sécuritaire. Niamey accuse son voisin d’abriter des troupes françaises à proximité de Tourou, dans le nord du Bénin. Selon les autorités nigériennes, ces soldats, expulsés du Tchad, auraient été redéployés dès décembre 2023 avec l’appui du porte-hélicoptères amphibie Tonnerre, stationné au port de Cotonou.
Ces affirmations, régulièrement relayées dans la presse locale, ont été catégoriquement démenties par Paris et Cotonou. « Il n’y a aucune présence militaire française menaçant le Niger », a insisté une source diplomatique béninoise, rappelant que la coopération entre les deux pays se limite à des accords bilatéraux transparents.
Une frontière qui asphyxie les échanges
Sur le terrain, la fermeture de la frontière se traduit par une véritable asphyxie économique. Marchés paralysés, camions bloqués, denrées introuvables : la vie quotidienne des habitants de Gaya ou de Malanville devient de plus en plus difficile. Les organisations locales alertent sur un risque humanitaire à moyen terme, tant les circuits commerciaux sont désorganisés.
« Nous étions déjà fragilisés par la crise sécuritaire, maintenant nous sommes coupés de nos partenaires naturels », confie un commerçant de la zone frontalière.
Une impasse diplomatique qui s’enlise
Face à ces tensions, la médiation régionale apparaît comme la seule voie possible. Mais jusqu’ici, ni la CEDEAO ni l’Alliance des États du Sahel (AES) n’ont réussi à rétablir le dialogue entre Niamey et Cotonou. Pendant ce temps, la méfiance s’installe, et la fracture entre deux voisins autrefois liés par des échanges étroits se creuse un peu plus chaque jour.
Si aucune avancée n’est enregistrée dans les prochaines semaines, le risque d’un isolement prolongé du Niger vis-à-vis de ses partenaires du golfe de Guinée devient de plus en plus réel.
Source Afrik.com
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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