Face à l’AES, la CEDEAO amorce un virage stratégique à Bamako
- malikunafoninet
- 27 mai
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Face à l’influence croissante de l’Alliance des États du Sahel (AES), la CEDEAO semble amorcer un virage stratégique. Une rencontre inédite s’est tenue récemment à Bamako entre les deux organisations, marquant ce que certains considèrent comme un premier pas vers un dialogue constructif entre deux visions de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest.
« Ce n’est qu’un début de dialogue, mais il est porteur d’espoir pour l’avenir de la région », a déclaré Ibrahim Salifou, dit Socrate, expert en relations internationales, à l’issue de la rencontre entre la CEDEAO et l’AES à Bamako. Une déclaration qui résume l’atmosphère prudente mais optimiste qui a entouré cette réunion qualifiée d’historique par plusieurs observateurs présents sur place.
Sur le terrain, les représentants des deux blocs ont échangé durant plusieurs heures, dans une ambiance à la fois tendue et empreinte de volonté d’apaisement. Pour la CEDEAO, cette démarche s’apparente à une tentative de réajustement stratégique face à l’émergence de l’AES, une coalition désormais perçue comme une force montante de la sous-région.
« En matière de rapports de force, la CEDEAO court derrière l’AES, qui s’impose davantage dans la sous-région », affirme M. Salifou. Une analyse qui rejoint celle de nombreux analystes politiques africains, qui voient dans l’AES un modèle de gouvernance souverainiste en rupture avec les influences extérieures.
Sur le terrain, les populations rencontrées expriment un attachement grandissant à cette nouvelle dynamique incarnée par l’AES. Dans les rues de Bamako, plusieurs voix saluent cette approche centrée sur les intérêts des peuples africains. C’est justement sur ce terrain que la CEDEAO pourrait tenter une reconquête : celui de la légitimité populaire.
« Il n’est pas trop tard pour la CEDEAO », affirme l’expert. « Si elle parvient à se libérer de l’embrigadement de l’impérialisme et à adopter une vision commune avec l’AES, les efforts pourraient être conjugués pour bâtir une véritable souveraineté régionale ».
La balle est désormais dans le camp des décideurs ouest-africains, qui devront choisir entre perpétuer les clivages ou œuvrer à une union refondée, plus proche des aspirations des peuples.
Par
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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