Expulsés des États-Unis, huit migrants débarquent au Soudan du Sud, dont un seul est citoyen du pays
- malikunafoninet
- 7 juil.
- 2 min de lecture

Une opération controversée ravive les tensions autour des politiques migratoires américaines et met en lumière la fragilité des États vulnérables.
Le samedi 5 juillet 2025, huit migrants condamnés pour des faits criminels aux États-Unis ont été expulsés et déposés à l’aéroport international de Juba, capitale du Soudan du Sud. Parmi eux, un seul possède la nationalité sud-soudanaise. Les sept autres, originaires d’Asie et des Amériques, n’ont aucun lien avéré avec le pays d’accueil.
Cette expulsion, effectuée depuis une base militaire à Djibouti par un détachement de l’armée américaine, intervient après une décision validée par la Cour suprême des États-Unis. Elle illustre une nouvelle étape dans l’intensification de la politique migratoire américaine, renforcée sous le second mandat de Donald Trump.
Une relocalisation imposée dans un pays instable
Les profils des expulsés sont aussi divers que leurs origines : deux ressortissants de Birmanie, deux de Cuba, un Mexicain, un Laotien, un Vietnamien et un Sud-Soudanais. D’après les autorités américaines, les pays d’origine de ces individus ont refusé leur retour, contraignant les États-Unis à opter pour un "pays tiers".
Le choix du Soudan du Sud, un État encore marqué par les séquelles d’une guerre civile sanglante et des tensions politiques latentes, suscite une vague de critiques. Des observateurs dénoncent un manque de transparence et l'absence de consultation avec les autorités sud-soudanaises, à l’exception de quelques échanges officieux non confirmés publiquement.
Controverses juridiques et droits humains en question
Cette opération soulève de vives interrogations quant au respect des normes internationales. Les principes de non-refoulement interdisent le transfert de personnes vers des pays où leur vie ou leur intégrité physique pourrait être menacée. Des défenseurs des droits humains estiment que certains des migrants expulsés auraient déjà purgé leur peine et n’ont pas eu accès à un recours effectif avant leur expulsion.
Le gouvernement américain, à travers la voix de ses responsables de la Sécurité intérieure, considère toutefois cette action comme un signal fort envoyé aux candidats à l’immigration illégale, symboliquement exécutée le jour de la fête nationale du Soudan du Sud.
Un précédent dangereux ?
Alors que le Soudan du Sud peine encore à garantir une stabilité politique et sécuritaire durable, cette relocalisation forcée questionne le rôle que les grandes puissances veulent faire jouer aux pays fragiles dans la gestion mondiale des flux migratoires. À défaut d'accords clairs ou de garanties, cette affaire pourrait établir un précédent controversé dans les relations internationales en matière de migration et de justice.
Dans ce contexte incertain, la situation de ces sept personnes — désormais étrangères dans un pays inconnu — reste floue, entre statut juridique incertain et avenir imprévisible.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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