Côte d’Ivoire : Gbagbo mobilise contre un quatrième mandat d’Ouattara à trois mois de l’élection

« Il ne fera pas de quatrième mandat ! » a scandé Laurent Gbagbo, ce samedi 16 août, devant des milliers de partisans rassemblés à la place Ficgayo, à Yopougon. L’ancien président ivoirien a profité de ce meeting pour réaffirmer son opposition à une éventuelle candidature d’Alassane Ouattara pour un nouveau mandat, alors que le pays se prépare à une présidentielle dans moins de trois mois.

Selon Laurent Gbagbo, la Constitution ivoirienne limite à deux le nombre de mandats présidentiels et tout dépassement de cette règle constituerait une violation des textes fondamentaux. « Pourquoi quelqu’un penserait-il pouvoir briguer quatre mandats ici en Côte d’Ivoire ? Je refuse catégoriquement », a-t-il martelé, sous les applaudissements de la foule.

Cette intervention intervient dans un contexte politique tendu. Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), parti au pouvoir, a récemment annoncé une marche en faveur d’un quatrième mandat pour Ouattara. En réaction, Gbagbo a appelé ses partisans à organiser leur propre mobilisation pour dire « non » à cette perspective, marquant ainsi une montée des tensions politiques dans la capitale économique.

Parallèlement, plusieurs figures de l’opposition, parmi lesquelles Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé, ont été déclarées inéligibles pour des motifs judiciaires, des décisions vivement contestées par leurs partisans. Ces derniers dénoncent un processus électoral qu’ils jugent déséquilibré, estimant que le terrain politique favorise le président sortant.

Du côté du camp présidentiel, on considère que la candidature d’Alassane Ouattara reste légale, en se référant à la révision constitutionnelle de 2016. Cette divergence sur l’interprétation des textes renforce les inquiétudes sur la transparence et l’équité du scrutin à venir.

Avec la présidentielle prévue dans quelques mois, la Côte d’Ivoire se retrouve à un tournant critique : entre mobilisations populaires, débats constitutionnels et tensions partisanes, le climat politique pourrait fortement influencer la stabilité du pays et la crédibilité de l’élection.

abidjan.net

Malikunafoni