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Conseil des ministres du 26 novembre : le Gouvernement muscle ses réformes entre sécurité, diaspora et souveraineté économique

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« Nous devons garder le cap de la refondation, sans lenteur ni hésitation. » Ces mots entendus à Koulouba, mercredi matin, ont donné le ton d’un Conseil des ministres dense, marqué par des décisions qui touchent aussi bien la gouvernance, la sécurité alimentaire que la diplomatie avec la diaspora. Sous la présidence du Chef de l’État, le Général d’Armée Assimi Goïta, l’équipe gouvernementale a posé une nouvelle série d’actes orientés vers la transition et la restructuration des services publics.

 

Le Gouvernement obtient l’habilitation à légiférer par ordonnance

 

Premier point fort de la session : l’adoption d’un projet de loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures par ordonnance durant l’intervalle séparant la session d’octobre 2025 du Conseil national de Transition et celle d’avril 2026.

L’objectif affiché : accélérer la mise en œuvre du plan d’action gouvernemental, notamment en matière de réorganisation administrative, de régulation de la production, de statut du personnel et d’accords internationaux.

Dans le contexte politique actuel, cette habilitation constitue un instrument de réactivité permettant d’ajuster rapidement les politiques publiques.

 

Santé animale : un cadre sanitaire modernisé après 24 ans

 

Le secteur de l’Élevage voit également une évolution significative avec l’adoption de nouveaux textes sur la police sanitaire animale.

Les règles en vigueur dataient de 2001. Deux décennies plus tard, les insuffisances étaient criantes face aux nouvelles maladies, aux mutations du marché et au transfert de compétences aux collectivités territoriales.

Les réformes apportent des innovations majeures :

·         Prise en compte des recommandations techniques récentes ;

·         Paiement de redevances pour certains certificats ;

·         Redéfinition des rôles entre État et collectivités.

Un pas important, alors que l’élevage reste un secteur vital pour l’économie malienne.

 

Nominations : l’administration se réorganise

Plusieurs postes stratégiques changent de main, notamment :

·         Amadou Doumbia (Ministère de la Réconciliation) ;

·         Idrissa Bakary Diarra à l’INPS ;

·         Mariétou Coulibaly et Sidi Dicko au Ministère de la Jeunesse ;

·         Yaya Sinayoko au Bureau malien du Droit d’Auteur.

Ces nominations s’inscrivent dans une dynamique de renforcement institutionnel chère à la Transition.

 

Sécurité et pénitentiaire : la lutte contre le terrorisme au cœur des échanges

 

Koulikoro accueillera du 27 au 29 novembre la 9ᵉ Conférence annuelle de l’Administration pénitentiaire, focalisée sur un thème sensible : terrorisme, radicalisme et extrémisme violent.

L’objectif : harmoniser les pratiques, renforcer la coordination et fixer la feuille de route 2026 dans un contexte sécuritaire exigeant.

 

 Le Gouvernement a également fait le point sur plusieurs représentations extérieures :

 

Navigation aérienne

À Dakar, les ministres africains ont arrêté le Plan stratégique 2026-2035 de l’ASECNA, essentiel pour la sécurité d’un espace aérien couvrant 19 pays.

 

Diaspora malienne : vers une nouvelle ère de concertation

 

En décembre, Bamako abritera la 1ère session du Cadre de concertation avec les Maliens de l’extérieur, suivie de la Journée internationale des Migrants.

Objectifs : renforcer les liens, valoriser la culture malienne et mieux orienter les investissements de la diaspora.

 

Mission au Gabon

 

La délégation malienne y a discuté des conditions de vie de la communauté malienne et du renforcement de la coopération bilatérale.

 

Souveraineté alimentaire : l’axe Bamako–Moscou se confirme

 

La Conférence internationale d’Addis-Abeba sur la sécurité alimentaire a permis de consolider le partenariat agricole avec la Russie.

Au cœur des échanges : transformation durable, investissements agricoles et mise en œuvre du plan d’actions Russie-Afrique 2023-2026.

 

Entrepreneuriat et commerce extérieur : deux évènements majeurs

 

À Bamako, le Salon international de l’Entrepreneuriat-AES a été un espace de réflexion sur les enjeux économiques de la confédération Mali–Burkina–Niger.

Par ailleurs, le 7 décembre, le Mali organisera sa 1ère Journée nationale des Exportations, avec la Türkiye comme pays invité d’honneur et plus de 1 000 participants attendus.

 

Geste fort du Niger

 

Le Conseil a salué la réception de 82 citernes d’hydrocarbures, soit plus de 4,3 millions de litres, un don du Niger escorté sur plus de 1 400 km par les forces de l’AES.

Un symbole fort de solidarité énergétique et stratégique.

 

Climat : Belém, un plaidoyer pour un accès simplifié aux financements

 

Lors de la COP30 au Brésil, le Mali a défendu la nécessité de faciliter l’accès aux financements climatiques, un enjeu majeur pour un pays confronté à la sécheresse, aux inondations et à l’avancée du désert.

 

Numérique : l’AES synchronise ses fréquences

 

À Ouagadougou, la Semaine du numérique a abouti à un accord clé pour coordonner les fréquences aux frontières, améliorant la qualité des télécommunications dans l’espace sahélien.

 

Santé : baisse des cas de dengue, mais vigilance maintenue

 

La tendance épidémiologique est à la baisse, mais les autorités sanitaires insistent sur la rigueur des mesures préventives.

 

Un Conseil sous le signe des réformes et de la solidarité sahélienne

 

Entre modernisation législative, repositionnement diplomatique, sécurisation alimentaire et coopération régionale, le Conseil des ministres du 26 novembre marque une étape de plus dans la stratégie de refondation. Les prochaines semaines seront décisives, notamment avec les rencontres de décembre consacrées à la diaspora et aux exportations, qui devraient confirmer le positionnement du Mali sur la scène régionale et internationale.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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