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Chine-UE : un rapprochement stratégique sous pression mondiale

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« Il n’existe aucun conflit d’intérêts fondamental ni de contradictions géopolitiques entre la Chine et l’Europe », a déclaré Han Zheng, vice-président chinois, lors d’une réception à Pékin marquant les 50 ans des relations sino-européennes. À travers une série de rencontres officielles et commerciales en mai, la Chine et l’Union européenne ont clairement intensifié leurs échanges, sur fond de tensions croissantes avec Washington.

 

À Pékin comme à Bruxelles, ce rapprochement s’inscrit dans un contexte dominé par la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump, qui cible simultanément les deux puissances économiques. En 2023, les échanges entre la Chine et l’UE ont atteint 739 milliards de dollars, avec un déséquilibre marqué en faveur de Pékin. Un déséquilibre qui alimente la méfiance européenne, notamment face aux exportations massives de technologies vertes chinoises (voitures électriques, panneaux solaires, etc.).

 

Autre sujet de tension : le « shopping chinois » en Europe, à travers des tentatives de rachats d’entreprises stratégiques. En réaction, Bruxelles durcit ses positions, tout en ménageant une politique d'ouverture prudente vers Pékin. Car si les barrières se renforcent, les deux partenaires explorent aussi des voies de coopération face à l’hostilité croissante de Washington.

 

Sur le terrain, ce mois de mai a vu un foisonnement d’initiatives. À Pékin, l’ambassade de l’UE a organisé une célébration pour la Journée de l’Europe, tandis que le format Chine-PECO (Pays d’Europe centrale et orientale) a réuni plus de 400 entreprises lors d’une foire commerciale. Fait notable : des entreprises allemandes, françaises et britanniques étaient également présentes, malgré les réserves passées de Bruxelles sur ce format.

 

Parallèlement, Xi Jinping s’est entretenu par visioconférence avec le chancelier allemand Friedrich Merz et le président français Emmanuel Macron, exprimant sa volonté d’un « nouveau chapitre » dans les relations bilatérales.

 

Au-delà de l’Europe, la Chine multiplie les initiatives sur d’autres continents, notamment avec la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), dans le cadre de son projet global « la Ceinture et la Route ».

 

En toile de fond, les tensions géopolitiques alimentent une reconfiguration rapide des alliances. Tandis que certains à Bruxelles évoquent discrètement un possible réchauffement des liens avec Moscou, les discours alarmistes sur une guerre imminente en Europe refont surface, amplifiés par certaines maladresses politiques, comme la récente déclaration du chancelier Merz sur les missiles « Taurus ».

 

Ce que l’on observe aujourd’hui entre Pékin et l’Europe n’est donc pas seulement une réponse à Washington, mais une tentative plus large de repositionnement stratégique dans un ordre mondial en pleine mutation.

 

Par

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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