CEDEAO-AES : premiers pas vers un rapprochement stratégique à Bamako
- malikunafoninet
- 28 mai
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La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) semble vouloir renouer le dialogue avec l’Alliance des États du Sahel (AES), une organisation montante dans la sous-région. Une rencontre tenue à Bamako marque un premier pas vers une possible convergence de vues entre les deux blocs, autrefois en froid.
« C’est un début de dialogue », a confié à Sputnik Afrique Ibrahim Salifou, dit Socrate, expert en relations internationales, à l’issue de la rencontre entre des représentants de la CEDEAO et ceux de l’AES à Bamako.
Présent sur les lieux, j’ai pu constater l’atmosphère prudente mais ouverte qui régnait autour de cette réunion jugée cruciale par plusieurs observateurs de la scène ouest-africaine. Loin des caméras tapageuses, les échanges, discrets mais nourris, témoignent d’une volonté commune de sortir de l’impasse diplomatique.
L’AES, composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, s’affirme de plus en plus comme une force incontournable dans la région, portée par une gouvernance axée sur la souveraineté et l’émancipation des influences extérieures. Un positionnement qui séduit, selon plusieurs citoyens interrogés dans les rues de Bamako, de plus en plus d’Africains en quête d’une alternative à la CEDEAO, souvent perçue comme inféodée aux puissances occidentales.
« En matière de rapports de force, la CEDEAO court derrière l’AES, qui s’impose davantage dans la sous-région », analyse Socrate. « Il n’est cependant pas trop tard pour la CEDEAO, à condition qu’elle adopte une vision plus proche de celle de l’AES. »
Des propos que confirment certains diplomates présents à huis clos, reconnaissant à demi-mot la nécessité pour la CEDEAO de se réinventer, loin des diktats géopolitiques et plus proche des aspirations populaires.
« Il faut que la CEDEAO soit soustraite de l’embrigadement dans lequel elle est plongée par l’impérialisme. Il faut que les deux organisations aient la même vision, celle qui défend les intérêts du peuple », conclut l’expert.
À l’issue de cette première rencontre, aucun communiqué conjoint n’a été publié, mais les signaux envoyés de part et d’autre laissent entrevoir un possible rapprochement. Reste à savoir si les actes suivront les intentions.
Par
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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