CARTES CEDEAO : Quel gâchis ?
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CARTES CEDEAO : Quel gâchis ?

La nouvelle du retrait de l’Alliance des Etats du Sahel dont le Mali rend illico caduc les cartes biométriques CEDEAO qui étaient en pleine phase de remplacement à la carte d’identité nationale. Que vaut encore la carte CEDEAO pour les Maliens ? Ce retrait du Mali de la CEDEAO ressuscite-t-il de fait l’ancienne carte d’identité en cours disparition ?

Le ministre de la Sécurité avait fait fi de toutes les mises en garde pour livrer aux Maliens des cartes biométriques estampillées CEDEAO. Alors que ces cartes établies à coup de milliards sont en cours de distribution, le Mali quitte la communauté avec armes et bagages. Les cartes biométriques et les passeports maliens portent pourtant la mention CEDEAO. Ces documents précieux pour la libre circulation des personnes et de leurs biens dans l’espace ne pourront plus servir à grand-chose. En attendant, les autorités restent silencieuses sur ces documents difficiles à obtenir.

Par contre, sur d'autres aspects, les autorités ont brisé le silence. La fin de l’appartenance du Mali à la Communauté économique des Etats d’Afrique occidentale (CEDEAO) a poussé les autorités à parler. Ainsi, l’altermondialiste Aminata Dramane Traoré n’est plus seule à décrire l’aliénation économique que constitue l’espace CEDEAO, devenu un marché de consommation pour des industries étrangères. Un Conseil extraordinaire des ministres s’est tenu à Koulouba sur « les raisons et opportunités du retrait du Mali de la CEDEAO ».

Cette rencontre a clairement indiqué que le gouvernement a choisi un modèle économique totalement opposé à l’ultralibéralisme. Le Colonel Assimi Goïta a présidé le 29 janvier 2024, ce Conseil extraordinaire qui consacre le divorce entre le Mali et la CEDEAO. L’ordre du jour portait sur les raisons et les opportunités du retrait du Mali et des autres pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). A en croire le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, les opportunités économiques que ce retrait offrait aux pays de l’Alliance des États du Sahel.

Selon lui, désormais, le Mali a la possibilité de développer un marché intérieur fort, stimulant la croissance économique et assurant une autonomie politique et économique. Les avantages financiers ne sont pas à négliger, notamment en termes de balance commerciale et d’investissements directs étrangers, qui découlent de cette décision. On peut parler ainsi de la flexibilité nouvellement acquise pour négocier avec d’autres pays et la capacité de protéger les entreprises locales. Le ministre de l’Economie et des Finances a ensuite rappelé que le Mali avait surmonté des défis par le passé et exprimé sa confiance dans la résilience et l’intelligence du pays pour prendre en main son destin.

Cette séparation des biens va permettre à la douane malienne de reprendre les recettes qu’elle avait perdu avec l’application des réformes communautaires comme le certificat d’origine CEDEAO ou encore le tarif extérieur commun. Les ministres ont souligné que cette décision de retrait de la CEDEAO ouvrait des perspectives considérables pour l’autonomie politique et économique des pays de l’AES, tout en soulignant la nécessité de travailler ensemble pour concrétiser les objectifs de refondation initiés par les plus hautes autorités.

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a souligné que le retrait des trois pays, le Mali, le Burkina Faso, et le Niger, de la CEDEAO était une décision nécessaire en raison de la menace que cette organisation représentait pour la souveraineté et les intérêts vitaux de ces nations. Il a indiqué que la CEDEAO avait été détournée de ses principes fondateurs et utilisée malheureusement contre les institutions, les États, et les populations des pays membres.

Le chef de la diplomatie a ajouté que les Chefs d’État avaient pris cette décision dans l’intérêt de la survie des pays concernés, mettant en avant les trois principes énoncés par le Président de la Transition : le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et des choix des partenaires opérés par le Mali, la défense des intérêts vitaux du peuple malien dans les décisions prises. Il a aussi souligné la nécessité pour les pays de travailler dans leur intérêt, en dehors des influences extérieures néfastes.

Source : La Rédaction du Mali par Adama BERTHE

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