Bénin : Arrestation du commissaire Landry Bignon Delcoz Kindjanhoundé : la CRIET saisie

« Je ne peux plus me taire face à ce qui se passe dans notre pays », déclarait-il dans la vidéo devenue virale quelques heures avant son arrestation. Le commissaire de police béninois Landry Bignon Delcoz Kindjanhoundé a été interpellé mardi 9 décembre 2025, après avoir publiquement dénoncé la gouvernance du président Patrice Talon et appelé à une mobilisation citoyenne contre le pouvoir en place.

Selon les premières informations, l’officier aurait lancé un ultimatum de 24 heures au chef de l’État pour quitter ses fonctions, une prise de position inédite qui a immédiatement suscité une réaction ferme des autorités. La démarche a été qualifiée par le gouvernement de « tentative de déstabilisation » et d’appel direct à la désobéissance civile.

Cette interpellation intervient dans un contexte où la liberté d’expression et la contestation politique restent des sujets sensibles au Bénin, notamment depuis la montée en puissance de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). C’est devant cette juridiction spéciale que le commissaire devrait être présenté dans les prochains jours.

Les charges retenues portent sur l’incitation à la rébellion et la diffusion d’un message susceptible de « troubler l’ordre public ». Pour plusieurs observateurs, cette affaire pourrait relancer le débat sur la place de la contestation au sein même des institutions sécuritaires du pays.

Reste désormais à savoir si cette arrestation isolée marquera le début d’un durcissement supplémentaire envers les voix dissidentes, ou si elle ouvrira au contraire un nouveau front dans le débat national sur la gouvernance et les libertés publiques.

AfrikMag

Oura KANTE

Malikunafoni