Algérie–Mali : un geste d’ouverture d’Alger ravive l’espoir d’un dégel diplomatique
- malikunafoninet
- 21 nov.
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« Notre pays tend la main à ses frères du Mali », a lancé Ahmed Attaf, le ministre algérien des Affaires étrangères, mardi à Alger. Une phrase forte, prononcée après des mois de tensions, et qui pourrait marquer le premier pas vers une normalisation des rapports entre les deux voisins.
Depuis près d’un an, les relations entre Bamako et Alger tournent au ralenti. Ambassadeurs rappelés, échanges officiels suspendus, accusations croisées autour de la gestion de la crise dans le nord du Mali : la rupture semblait consommée. L’Algérie, longtemps médiatrice centrale du processus de paix, s’était retrouvée accusée par Bamako de « partialité », notamment pour ses discussions directes avec les groupes séparatistes et l’accueil de l’imam Mahmoud Dicko.
Alger, de son côté, a toujours assuré œuvrer pour « la paix et la stabilité du Mali ».
Un appel à la “fraternité” dans un contexte de crise sécuritaire au Mali
L’initiative d’Ahmed Attaf intervient alors que le Mali traverse une crise sécuritaire et logistique aiguë. Les attaques de groupes terroristes perturbent l’acheminement du carburant, provoquant des pénuries inédites. Les déplacements deviennent difficiles, au point d’avoir entraîné le report de la rentrée scolaire.
Pour Alger, cette situation justifie une reprise du dialogue. Le chef de la diplomatie algérienne a insisté sur « l’unité de destin » et la « solidarité renouvelée » entre les deux peuples, rappelant la volonté de son pays de contribuer « activement à la sécurité et à la prospérité » de la région.
Un contraste saisissant avec les tensions des derniers mois
Ce ton conciliant tranche avec l’escalade verbale observée encore récemment. En octobre, les deux capitales avaient livré une passe d’armes inhabituelle depuis le podium de l’Assemblée générale de l’ONU. Bamako dénonçait alors l’ingérence d’Alger dans la crise du Nord ; Alger réaffirmait son attachement « intransmissible » à l’intégrité territoriale du Mali.
Il faut dire que les différends sont anciens. L’accord de paix de 2015, parrainé par l’Algérie, a été progressivement contesté par les autorités maliennes, qui défendent désormais une stratégie d’« appropriation nationale » et un dialogue strictement inter-malien.
Les enjeux économiques en toile de fond
Au-delà du politique, un réchauffement des relations pourrait relancer des projets stratégiques. La société pétrolière Sonatrach, via sa filiale Sipex, avait engagé des explorations au Mali depuis 2007 avant que l’insécurité ne vienne tout suspendre.
La stabilisation du nord rouvrirait la voie à une coopération énergétique, un intérêt que partage Alger, qui visait une hausse significative de sa production hors territoire national d’ici 2025.
Vers un tournant diplomatique ?
Si le geste d’Ahmed Attaf signale une volonté claire côté algérien, la réaction de Bamako demeure très attendue. Après des mois de froid diplomatique, un retour au dialogue constituerait un changement majeur dans une relation historiquement essentielle pour la stabilité du Sahel.
Un possible dégel se dessine — mais il reposera désormais sur la réponse du Mali et sur la capacité des deux pays à dépasser leurs divergences pour réinventer leur partenariat.
Source principale : TRT Afrika.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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