États-Unis : la justice fédérale désavoue les poursuites visant James Comey et Letitia James
- malikunafoninet
- 24 nov.
- 2 min de lecture

« Aucun président ne devrait pouvoir transformer le ministère de la Justice en instrument de représailles », a réagi James Comey après l’annonce qui a mis fin, lundi, à son inculpation et à celle de la procureure générale de l’État de New York, Letitia James.
La juge fédérale chargée du dossier a invalidé la procédure initiée ces derniers mois par Lindsey Halligan, la procureure spéciale nommée par Donald Trump dès son retour à la Maison Blanche. Selon la magistrate, l’investiture de cette dernière n’était pas légalement valable, ce qui rend caduques les poursuites engagées contre les deux responsables, tous deux régulièrement visés par la rhétorique présidentielle.
Une procédure fragilisée dès l’origine
James Comey, ancien directeur du FBI limogé en 2017, avait été inculpé fin septembre pour avoir, selon l’acte d’accusation, menti sous serment devant un sénateur. Letitia James, de son côté, faisait face à des accusations de fausses déclarations liées à un prêt bancaire. Le ministère de la Justice soutenait que la ministre Pam Bondi avait ultérieurement validé l’action de Lindsey Halligan, mais la juge a rejeté cet argument, estimant qu’une régularisation « après coup » ouvrirait la porte à des abus institutionnels.
Cette décision tombe d’autant plus lourdement que les faits reprochés à James Comey sont désormais prescrits, ce qui empêche toute relance des poursuites à son encontre. En revanche, le ministère a encore la possibilité de réengager une procédure contre Letitia James, une option que la Maison Blanche dit examiner « très rapidement », selon sa porte-parole Karoline Leavitt.
Un revers pour la stratégie offensive de Donald Trump
Depuis des mois, le président américain revendique sa volonté de « tenir pour responsables » ceux qu’il considère comme des adversaires politiques. James Comey, Letitia James ou encore le sénateur Adam Schiff figuraient régulièrement dans ses déclarations publiques, notamment sur sa plateforme Truth Social.
La nomination expresse de Lindsey Halligan au poste de procureure du district Est de Virginie s’inscrivait dans cette dynamique, après la mise à l’écart du procureur précédent. La juge fédérale, en annulant l’ensemble de son travail, adresse ainsi un premier frein judiciaire aux ambitions présidentielles de Donald Trump.
Des recours toujours en cours
Si cette décision représente une victoire symbolique pour les deux personnalités, d’autres procédures restent ouvertes devant les tribunaux. Leurs avocats soutiennent que les poursuites relèvent davantage de la « rancune » présidentielle que d’une démarche judiciaire fondée. Les magistrats n’ont pas encore tranché sur ces arguments.
Letitia James, qui avait obtenu en 2024 la condamnation de Donald Trump dans une affaire de fraude financière — décision annulée en appel plusieurs mois plus tard — affirme ne pas se laisser « intimider par des accusations sans fondement ».
Et maintenant ?
Le ministère de la Justice devra décider s’il reformule ou non de nouveaux actes d’accusation dans un contexte politique explosif. Ce jugement pourrait devenir un précédent dans les débats sur l’indépendance du système judiciaire américain, un enjeu qui s’annonce central alors que la campagne présidentielle bat son plein.
Le Figaro
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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