top of page

À Marseille, l’assassinat du frère d’un militant antinarcotrafic ravive les craintes d’une escalade mafieuse

ree

« Nous faisons face à quelque chose d’effrayant », a alerté Gérald Darmanin vendredi, après le meurtre de Mehdi, 20 ans, frère cadet d’Amine Kessaci, figure marseillaise engagée contre le narcotrafic. Le ministre de la Justice voit dans ce drame une étape supplémentaire dans la stratégie d’intimidation des réseaux criminels.

 

Une nouvelle tragédie dans une famille déjà frappée par la violence

 

Abattu en plein jour jeudi, à proximité d’une salle de concert, Mehdi Kessaci n’était connu ni de la police ni de la justice, selon le parquet. Le jeune homme, qui rêvait de rejoindre la police, est décrit par les enquêteurs comme une « victime totalement innocente ». Deux personnes à moto sont activement recherchées.

 

Pour la famille, il s’agit d’un nouveau choc terrible. En 2020, l’un des fils, Brahim, avait été retrouvé mort, son corps carbonisé dans un véhicule. Un contexte familial qui donne d’autant plus de relief à l’engagement d’Amine Kessaci, 22 ans, militant écologiste et fondateur de l’association Conscience, qui lutte contre les ravages du narcobanditisme à Marseille.

 

Une attaque qui pourrait viser Amine Kessaci

 

Selon une source proche de l’enquête, les assassins pourraient avoir voulu s’en prendre indirectement au jeune militant, sous protection policière depuis plusieurs semaines. Son récent livre, « Marseille, essuie tes larmes, vivre et mourir en terre de narcotrafic », pointe sans détour la puissance des réseaux criminels dans la ville.

 

Pour le procureur Nicolas Bessone, rien n’exclut « un assassinat d’avertissement ». Une hypothèse qui concentre désormais l’attention des enquêteurs, tant les méthodes mafieuses visent souvent à frapper l’entourage avant la cible elle-même.

 

Darmanin redoute un « point de bascule »

 

Dans une prise de parole relayée sur X, Gérald Darmanin a déclaré que ce meurtre marquait « sans doute un point de bascule effrayant » dans la lutte contre le narcobanditisme. Le garde des Sceaux estime que ces réseaux cherchent à instaurer « une stratégie de terreur » contre celles et ceux qui osent les dénoncer.

 

Il appelle désormais à « aller plus loin dans la fermeté » et promet que « tous les moyens seront mobilisés pour que justice soit faite ».

 

Une affaire qui interroge sur la riposte à la violence mafieuse

 

L’enquête ne fait que commencer, mais ce nouveau crime relance le débat sur la capacité de l’État à protéger les militants, travailleurs sociaux et habitants qui se dressent contre les trafics. À Marseille, où les règlements de comptes explosent depuis plusieurs années, la disparition de Mehdi risque de devenir un symbole supplémentaire de l’ampleur du défi.

 

Les prochains jours seront déterminants : les autorités sont attendues sur des mesures concrètes, tandis que la ville tente une fois de plus de se relever face à une violence qui ne cesse de franchir de nouveaux seuils.

 

Le Figaro

Oura KANTÉ

Malikunafoni

Commentaires

Noté 0 étoile sur 5.
Pas encore de note

Ajouter une note*
bottom of page