À l’ONU, l’AES appelle à « une nouvelle approche débarrassée des ingérences » pour vaincre le terrorisme au Sahel
- malikunafoninet
- 18 nov.
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« Nos populations ne demandent qu’une chose : vivre en paix sur leurs terres », lance d’emblée le représentant de la Confédération des États du Sahel (AES), face aux membres du Conseil de sécurité réunis ce 18 novembre à New York. Une phrase qui résume l’état d’esprit d’une région meurtrie, mais déterminée à reconstruire la coopération régionale sur de nouvelles bases.
La réunion publique d’information, consacrée à la consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest, offrait une tribune rare au Burkina Faso, au Mali et au Niger, engagés depuis l’an dernier dans une confédération politique et sécuritaire. En l’absence de leurs ministres des Affaires étrangères, retenus par leurs agendas respectifs, leur représentant a défendu avec vigueur la vision de l’AES face aux enjeux régionaux.
Un terrorisme décrit comme « imposé et soutenu de l’extérieur »
Devant les 15 membres du Conseil, l’AES a rappelé que la région subit depuis plus d’une décennie « un terrorisme financé par des parrains étatiques », accusé d’avoir ravagé villages, écoles, centres de santé et axes logistiques, poussant des milliers de familles à l’exode.
Selon le représentant, les groupes armés, affaiblis sur le terrain, se replient aujourd’hui sur un « terrorisme économique » ciblant infrastructures et ravitaillement.
La Confédération AES présentée comme une réponse souveraine
Les trois chefs d’État – Ibrahim Traoré, Assimi Goïta et Abdourahamane Tiani – sont décrits comme ayant décidé « en toute souveraineté » de créer la Confédération pour mutualiser les efforts diplomatiques, sécuritaires et de développement.
Leur coopération militaire est mise en avant comme un facteur d’efficacité : les Forces de Défense et de Sécurité confédérales mèneraient désormais des opérations conjointes « sans relâche ».
Un hommage appuyé a été rendu aux soldats qui « paient le prix fort au quotidien ».
Un appel à reconstruire la confiance régionale
L’un des messages clefs du discours concerne la coopération régionale, jugée indispensable mais difficile tant que subsistent « les incompréhensions et les pressions extérieures ».
L’AES demande une approche nouvelle, qui exclurait les « sanctions illégales » et « menaces d’intervention militaire », au profit d’un dialogue direct entre États voisins et d’une vision partagée de la menace.
Le partage d’information, en particulier le renseignement, est identifié comme une priorité qui ne pourra fonctionner que si cette confiance est rétablie.
Les Nations unies invitées à revoir leurs outils
La Confédération a également interpellé l’ONU, estimant que les résolutions et missions précédentes ne répondent plus à la réalité du terrain.
Le Mali a été expressément cité : selon le représentant, l’expérience de la MINUSMA démontre les limites d’un déploiement « dont la doctrine et les règles d’engagement ne correspondaient pas aux besoins ».
· Il appelle donc à des réponses plus rapides, concrètes et adaptées aux contextes nationaux.
· Aide humanitaire : un « niveau alarmant » de sous-financement
Autre sujet de préoccupation : la mobilisation des ressources pour les victimes du terrorisme.
Seulement 14 % des besoins humanitaires du Sahel seraient financés cette année, alerte l’AES, qui insiste sur la nécessité d’un soutien international accru, notamment pour les déplacés internes et les réfugiés.
Un discours offensif contre le « terrorisme médiatique »
Dans un passage plus politique, la Confédération a dénoncé une partie de la presse internationale accusée de « propager la propagande terroriste » et de dépeindre les États sahéliens sous un jour biaisé.
Ces attaques médiatiques seraient, selon l’AES, une autre forme de menace contre la stabilité et la souveraineté de la région.
Un hommage aux victimes, et un engagement renouvelé
Le discours s’est achevé par un hommage à toutes les victimes du terrorisme, avec une mention particulière à Mariam Cissé, ressortissante malienne tuée récemment.
L’AES réaffirme sa « détermination totale » à poursuivre la lutte contre l’extrémisme violent, tout en appelant la communauté internationale à repenser son approche.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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