À Genève, le Mali défend une vision ambitieuse de la migration africaine

« Les dynamiques migratoires doivent devenir un moteur de développement pour nos États. » C’est autour de cette conviction que s’est exprimé M. Mossa Ag Attaher, ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, lors de sa participation à la Table ronde ministérielle organisée par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ce samedi 6 décembre 2025 à Genève.

Réunissant des responsables africains en charge des questions migratoires, cette rencontre s’inscrit dans la préparation du Forum international sur la migration prévu pour mai prochain. Les discussions ont été articulées autour de deux grands axes : la migration comme levier de croissance, et les défis multidimensionnels liés aux mobilités humaines sur le continent.

Une vision malienne tournée vers l’innovation et l’investissement

Dans son allocution, le ministre Mossa Ag Attaher a présenté les réformes engagées par le Mali pour mieux intégrer la migration dans son modèle de développement. Il a notamment insisté sur l’importance économique des transferts de fonds et sur les efforts visant à réduire leur coût, avec un objectif international fixé à 3%.

Le ministre a mis en lumière la modernisation des systèmes de transfert numérique, l’amélioration de la compétitivité des opérateurs, ainsi que l’harmonisation réglementaire en cours au sein de l’UEMOA. Il a également rappelé l’accompagnement de partenaires comme la Banque mondiale et l’OIM dans la structuration d’un environnement plus favorable à l’investissement de la diaspora.

Le rôle stratégique du Forum International de la Diaspora

Mossa Ag Attaher a souligné la montée en puissance du Forum International de la Diaspora (FID), désormais considéré comme une plateforme essentielle pour définir les priorités d’investissement et renforcer la coordination entre les communautés maliennes à l’étranger, l’État et les partenaires techniques.

Les échanges de Genève ont également été marqués par l’intervention de la Directrice générale de l’OIM, Amy Pope, qui a insisté sur la nécessité de traduire les analyses en politiques concrètes. Elle a rappelé que la majorité des mouvements migratoires en Afrique se font à l’intérieur du continent, et que ces flux représentent une opportunité majeure pour renforcer l’intégration régionale.

Une convergence des visions en vue du Forum 2026

Les contributions des différentes délégations ont convergé vers une idée forte : encadrée avec cohérence, la migration constitue un facteur de stabilisation sociale, d’innovation et de prospérité partagée. Les travaux se poursuivront dans les mois à venir afin de consolider les propositions issues de la Table ronde et de les porter collectivement lors du Forum international sur la migration de 2026.

Oura KANTE

Malikunafoni