Yèrèya Sira : 70 images, 20 talents — la photographie malienne en vitrine
- malikunafoninet
- il y a 6 jours
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Soixante-dix clichés signés par vingt lauréats ont investi, le 19 août 2025, les murs de la Maison africaine de la photographie (MAP) à Bamako. Une manière directe et assumée de célébrer la Journée mondiale de la photographie et de donner corps à « l’Année de la culture » décrétée par les autorités maliennes.
Placée sous la présidence du ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme — représenté par son conseiller technique Djibril Niaré — la MAP a orchestré une journée complète : vernissage de l’exposition « Yèrèya Sira », remise des prix d’un concours national et master class consacrée à la « conception et au montage de projets photographiques ». Objectif affiché : faire émerger des projets solides, de l’idée à la diffusion, et accompagner la professionnalisation d’une génération déjà prolifique.
Intitulée « Yèrèya Sira » — « la voie de l’identité » — l’exposition réunit des séries qui racontent le Mali par ses gestes, ses rites, ses métiers, ses fêtes et ses savoir-faire. On y croise les pratiques et expressions culturelles qui structurent la vie sociale, loin du folklore carte postale. La sélection, issue du concours organisé par la MAP, confirme un mouvement de fond : le regard des jeunes photographes s’affirme, documente et revendique.
Au-delà des murs de l’institution, la journée a aussi posé une brique pour l’écosystème : la signature d’une convention de partenariat entre la MAP et l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP). Concrètement, cet accord vise à élargir la diffusion des œuvres, mieux valoriser les auteurs et créer des passerelles entre création, information et marchés culturels.
La programmation s’inscrit dans une dynamique plus large. Terre de grands noms — de Seydou Keïta à Malick Sidibé — la photographie malienne a longtemps façonné l’imaginaire du pays et inspiré bien au-delà de ses frontières. En misant sur la formation, la mise en réseau et la visibilité, la MAP entend transformer cet héritage en moteur pour aujourd’hui : emplois, archives, éducation à l’image, rayonnement.
En filigrane, « Yèrèya Sira » rappelle une évidence : montrer, c’est transmettre. Et dans une année placée sous le signe de la culture, ces 70 images fonctionnent comme autant de preuves que le récit du Mali continue de s’écrire à hauteur d’hommes et de femmes — par la lumière, la patience et l’exigence du regard.
Oura KANTÉ
Malikunafoni
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