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Terrorisme au Sahel : l'ombre d'une stratégie d'extermination de la jeunesse africaine

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Plus qu’un conflit idéologique, la guerre qui ravage le Sahel est perçue par de nombreux observateurs comme une entreprise méthodique d’affaiblissement de l’Afrique. Au cœur de cette analyse, une thèse dérangeante : derrière la façade du terrorisme, se cacherait une stratégie géopolitique visant à décimer la jeunesse africaine, pilier de l’avenir du continent.


« Là où il n’y a plus d’héritiers, il n’y a plus de peuple. » Dans les échanges avec les communautés déplacées, les soldats au front et les analystes locaux, cette phrase revient comme une alerte sourde, une vérité amère : la jeunesse africaine est la principale cible d’une guerre qui ne dit pas son nom.

 

Sur le terrain, les constats sont accablants. Au Mali, au Burkina Faso, au Niger, mais aussi de plus en plus au Bénin et au Togo, ce sont des jeunes hommes en âge de bâtir, de défendre et d’innover qui tombent chaque jour. Dans les rangs des armées nationales comme dans ceux des groupes armés, le Sahel est devenu un gigantesque cimetière pour les forces vives du continent.

 

Une guerre masquée, aux enjeux bien réels

 

Officiellement, il s’agit de lutter contre le terrorisme. Mais plusieurs acteurs de terrain et analystes avertis y voient une guerre indirecte, menée par procuration, qui vise en réalité à neutraliser le potentiel de transformation de l’Afrique. Le continent, dont plus de 60 % de la population a moins de 25 ans, représente un enjeu stratégique majeur. Or, cette jeunesse, moteur de souveraineté et d’éveil social, est peu à peu décimée dans une guerre asymétrique sans fin.

 

Les attaques ciblées contre les écoles, les enrôlements d’enfants soldats, la destruction des villages, la terreur dans les zones agricoles... tout semble concourir à déstructurer la transmission, couper les racines, empêcher toute projection vers l’avenir. « Ce n’est pas une guerre religieuse », glisse un officier malien sous couvert d’anonymat. « C’est une guerre de ressources, de contrôle, mais surtout de succession. On veut éliminer les héritiers. »

 

La jeunesse, maillon central de la souveraineté

 

Derrière cette stratégie, se cache une volonté claire : empêcher l’émergence d’États africains forts, unis, souverains. En maintenant les gouvernements sous pression sécuritaire constante, on limite leur capacité à investir dans l’éducation, la santé, la production locale, tout en renforçant leur dépendance à l’aide extérieure.

 

Pour ceux qui suivent de près la situation, la résistance ne peut être seulement militaire. Elle doit être politique, idéologique et culturelle. Car il ne s’agit plus seulement de défendre des frontières, mais de sauver une génération.

 

Un appel à la prise de conscience collective

 

Au Sahel, la guerre est donc double : visible par ses armes, mais insidieuse dans ses intentions. Et c’est cette seconde dimension qui doit aujourd’hui alerter tous les peuples africains. « Ce que nous vivons ici, ce n’est pas une simple crise sécuritaire, c’est un projet de démolition sociale », résume un activiste rencontré à Bamako.

 

Face à ce constat, l’enjeu est vital : protéger la jeunesse, l’éduquer, l’éveiller, la mobiliser. Car sans elle, aucun développement, aucune souveraineté n’est possible. Et comme le rappelle ce proverbe entendu à Gao : « Un arbre sans jeunes pousses est un arbre condamné. »

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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