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Sénégal : la baisse historique du carburant confirme l’entrée du pays dans une nouvelle ère énergétique

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« C’est une bouffée d’oxygène pour nous tous », lâche un conducteur de taxi croisé à Dakar quelques heures après l’entrée en vigueur des nouveaux tarifs du carburant. Depuis le 6 décembre 2025, le Sénégal tourne une page importante de son histoire énergétique avec une réduction massive des prix à la pompe une décision inimaginable il y a encore quelques mois.

 

Un recul inédit après deux années de prix record

 

Le super a perdu 70 FCFA par litre, passant de 990 à 920 FCFA, tandis que le gasoil affiche une chute de 75 FCFA, désormais vendu 680 FCFA. Du jamais vu depuis l’envolée des cours en janvier 2023.

Les autres produits suivent la même tendance : l’essence ordinaire tombe à 665 FCFA, l’essence pirogue à 497 FCFA et le pétrole lampant à 410 FCFA.

Seul le gaz butane reste figé, un choix assumé pour protéger les ménages les plus fragiles.

 

Derrière ces chiffres, le gouvernement a rendu publique la structure détaillée du prix du super, mettant en lumière le poids des taxes et des frais d’importation — un effort de transparence salué par les associations de consommateurs.

 

Les projets pétroliers et gaziers changent la donne

 

Cette baisse n’est pas le fruit du hasard : elle s’explique par la montée en puissance des projets Sangomar et Grand Tortue Ahmeyim (GTA).

Sangomar a généré plus de 46 millions de barils exportés en 2024 pour un revenu dépassant les 460 milliards FCFA. Côté gaz, GTA a livré treize cargaisons totalisant 2,18 millions de m³.

 

Ces résultats ont contribué à redresser spectaculairement la balance commerciale, réduisant le déficit de plus de 730 milliards FCFA en un an un basculement inédit pour un pays longtemps dépendant des importations d’hydrocarbures.

 

Un nouvel acteur énergétique en Afrique de l’Ouest

 

Grâce à ces performances, le Sénégal se repositionne comme un producteur majeur dans la sous-région.

Cette redistribution économique offre à l’État une marge de manœuvre nouvelle qu’il met au service des consommateurs.

La dynamique profite également à l’UEMOA, dont le déficit courant s’est nettement amélioré entre 2023 et 2024, en partie grâce au boom des exportations sénégalaises.

 

Dans le reste du continent, les trajectoires restent contrastées :

 

·         L’Algérie et la Libye maintiennent des prix bas grâce à leurs capacités de production ;

·         Le Maroc, totalement dépendant de l’importation, a dû revoir ses tarifs à la hausse en 2025 ;

·         Le Gabon a ajusté ses prix à la baisse après l’amélioration de son raffinage ;

·         Le Kenya fait face à une série de hausses liées à la fragilité du shilling ;

·         La Tanzanie stabilise ses tarifs grâce à des accords d’approvisionnement avantageux.

 

Des répercussions immédiates sur le quotidien

 

Pour les transporteurs, les pêcheurs, les agriculteurs et les ménages, cette baisse arrive à un moment critique, marqué par une inflation persistante dans toute la sous-région.

Elle représente aussi le premier signe concret d’un partage des bénéfices de l’exploitation pétrolière et gazière avec la population.

 

Une étape majeure, en attendant la suite

 

Cette réduction des tarifs pourrait n’être qu’une première étape si la production se stabilise et si les cours mondiaux restent favorables.

Le gouvernement promet d’autres mesures d’accompagnement pour renforcer la compétitivité des entreprises et réduire la pression sur le coût de la vie.

 

La transition énergétique sénégalaise ne fait que commencer. Reste désormais à voir comment le pays parviendra à gérer cette nouvelle manne tout en répondant aux attentes sociales et économiques de ses citoyens.

 

Oura KANTE

Malikunafoni

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