Suivi des recommandations du FNAA : un taux d’exécution jugé insuffisant
- malikunafoninet
- 24 nov.
- 2 min de lecture

« Nous devons accélérer la mise en œuvre pour garantir l’impact réel du Fonds sur les producteurs », confie un responsable impliqué dans le suivi du FNAA. C’est dans cet esprit que le Bureau du Vérificateur Général (BVG) a conduit une mission destinée à mesurer le respect des recommandations formulées lors de son audit financier de 2023 sur la gestion du Fonds National d’Appui à l’Agriculture.
Un bilan d’exécution qui stagne à 50 %
L’exercice de suivi, couvrant les années 2024 et 2025 (arrêté au 30 juin), révèle un résultat mitigé : seules quatre recommandations sur huit applicables ont été entièrement mises en œuvre.
Au total, sur les 14 recommandations initiales, six ont été jugées non applicables, réduisant ainsi le champ d’évaluation. Malgré cela, le niveau global d’exécution reste « non satisfaisant », selon les conclusions du BVG.
Ce qui a été réalisé : des avancées institutionnelles
Le Ministère chargé de l’Agriculture a concrétisé plusieurs engagements.
Il a notamment :
· Instauré, avec les Gouverneurs, les commissions régionales de sélection des bénéficiaires ;
· Supervisé l’élaboration et l’approbation des manuels de procédures pour les trois guichets du FNAA ;
· Veillé à l’usage de la mercuriale des prix par la Direction des Finances et du Matériel (DFM) ;
Appuyé les Gouverneurs de Koulikoro et Sikasso dans les décisions formelles de création des commissions régionales.
Ces actions figuraient parmi les points prioritaires identifiés lors de la vérification financière.
Des progrès partiels mais encore fragiles
Certaines recommandations affichent une mise en œuvre incomplète.
C’est le cas du Ministère des Finances, qui a engagé sans finaliser le processus d’adoption de l’arrêté fixant la contribution des Collectivités Territoriales et des organisations professionnelles agricoles à l’alimentation des guichets.
De son côté, le Ministère de l’Agriculture a amorcé :
· L’adoption de programmes budgétaires pluriannuels du FNAA,
· La mise en service des sous-comptes exigés par la réglementation.
Cependant, le BVG estime que les efforts restent insuffisants pour garantir une gestion harmonisée et durable du Fonds.
Une recommandation clé totalement ignorée
L’un des points les plus préoccupants demeure l’absence de sessions ordinaires du Comité de Pilotage, organe central de gouvernance du FNAA.
Le ministre chargé de l’Agriculture a confirmé qu’aucune réunion n’a eu lieu en 2024 ni en 2025, une situation qui freine la coordination stratégique et la prise de décisions structurantes.
Des recommandations inapplicables faute de situations déclenchantes
Plusieurs recommandations n’ont pu être évaluées car les conditions nécessaires ne se sont pas présentées.
Aucune convention de financement n’a été signée durant la période ; la DFM n’a pas eu à gérer de mise à disposition de ressources ; et les critères d’éligibilité des bénéficiaires n’ont pas été mobilisés.
Ces éléments expliquent la non-application de six recommandations.
Et maintenant ?
Ce suivi intermédiaire laisse entrevoir un potentiel encore largement inexploité dans la gouvernance du FNAA.
Le BVG devrait poursuivre ses vérifications pour encourager une meilleure exécution des engagements, tandis que les ministères concernés sont attendus sur une accélération des réformes et une meilleure coordination interne.
Un prochain point d’étape pourrait offrir une image plus claire de l’évolution de ce dispositif stratégique pour le secteur agricole malien.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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