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Procès de l’avion présidentiel : 15 milliards évaporés ? Le témoignage explosif de Boubacar Ben Bouillé Haidara relance l’affaire

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Dans une salle d’audience sous tension, l’ancien directeur national du Trésor, Boubacar Ben Bouillé Haidara, a livré un témoignage qui pourrait rebattre les cartes dans le dossier de l’acquisition controversée de l’avion présidentiel. Entre paiements sans contrat, documents non conformes et instructions orales, plus de 15 milliards de FCFA du Trésor public semblent s’être envolés dans des conditions pour le moins floues.


« Le paiement a été fait, et ensuite, nous avons procédé à une régularisation », a reconnu sans ambages Boubacar Ben Bouillé Haidara à la barre de la Cour ce 5 juin. Une déclaration qui a jeté un froid dans la salle d’audience. Ce haut fonctionnaire, alors directeur national du Trésor, affirme avoir reçu une facture de 15 milliards de FCFA remise « en main propre » par l’ex-ministre de l’Économie Bouaré Fily Sissoko. Une version aussitôt contestée par cette dernière, qui dément formellement toute implication hors des circuits officiels.


Présent à l’audience, j’ai assisté à une démonstration de contradictions administratives : paiements sans contrat préalable, factures floues traduites de l’anglais, absence de validation conforme au Code des marchés publics, et surtout l’ingérence directe du Secrétariat général de la Présidence dans les circuits de décaissement.


La Cour a évoqué un document de 800 millions FCFA pour « frais d’exploitation » sans précision sur leur nature. M. Haidara justifie ces anomalies par « l’urgence exprimée par le Président de la République ». Autre élément troublant : la société Akira Investments Limited, mentionnée comme fournisseur, serait selon le rapport du Vérificateur général une société-écran, alimentant le flou sur les bénéficiaires finaux des fonds.


Plus inquiétant encore, l’appareil, pourtant payé à hauteur de 21 milliards selon certaines sources, n’est toujours pas immatriculé au Mali, en violation des règles de gestion du patrimoine de l’État.


Face à ces révélations, la défense de l’ex-ministre Fily Sissoko exige la comparution de Madani Touré, un cadre cité par Haidara, pour éclairer davantage les responsabilités. Le procureur, lui, rappelle que « le procès vise les faits, pas les affrontements de clans ».


Ce procès, plus que celui des individus, met en lumière les dérives systémiques dans la gestion des fonds publics. La séance, suspendue à 14h, reprendra lundi prochain à 9h30. Le coût réel de l’avion présidentiel – et les zones d’ombre qui l’entourent – reste à ce jour un mystère à élucider.


Par

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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