Pourparlers CEDEAO-AES : Une brèche pour la réconciliation

La médiation engagée par la CEDEAO, avec en première ligne le président ghanéen John Dramani Mahama et le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, relance les discussions avec les pays de l’AES, malgré les tensions passées.

« Nous devons privilégier les discussions plutôt que les condamnations, pour aller vers des réformes durables », a affirmé le président ghanéen John Dramani Mahama en marge d’une rencontre diplomatique à Accra, marquant une nouvelle étape dans les négociations entre la CEDEAO et la Confédération AES (Mali, Burkina Faso, Niger).

Sur le terrain, les diplomates multiplient les rencontres. Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, en visite officielle à Bamako, a dénoncé le « deux poids, deux mesures » de la CEDEAO, qui ferme les yeux sur les modifications constitutionnelles abusives tout en condamnant fermement les coups d’État. Une prise de position qui a rassuré les autorités de l’AES et relancé un dialogue suspendu depuis le retrait fracassant de ces trois pays de l’organisation régionale.

Ces nouvelles discussions portent sur des dossiers clés : intégration économique, transport, désenclavement, commerce transfrontalier, coopération douanière et perspectives monétaires de l’AES. L’objectif commun : éviter que les citoyens de l’une ou l’autre organisation ne soient lésés aux frontières, et harmoniser certaines politiques, notamment douanières.

Des voix s’élèvent toutefois, lors des négociations, pour appeler la CEDEAO à se libérer des influences extérieures et à réformer en profondeur ses protocoles sur la gouvernance, en mettant fin à la tolérance vis-à-vis des dirigeants qui modifient les constitutions à leur avantage.

Un nouveau rendez-vous diplomatique est attendu dans les mois à venir, avec la rencontre des ministres des Affaires étrangères des deux blocs. Le fil du dialogue n’est donc pas rompu — la voie du compromis reste ouverte.

Par

Oura KANTÉ

Malikunafoni