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Possible envoi de soldats français en Ukraine : ce qu’a réellement clarifié Emmanuel Macron

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« Nous voulons la paix, mais certainement pas une capitulation ». Depuis Johannesburg, où il participait au G20, Emmanuel Macron a tenu à dissiper plusieurs malentendus autour de la guerre en Ukraine et de la posture française, dans un entretien accordé à RTL.

 

Un plan Trump jugé « améliorable »

 

Revenant sur le plan de paix discuté ces derniers jours entre Américains, Européens et Ukrainiens, le président français admet que l’initiative « va dans le sens de la paix », mais reste trop floue sur les concessions exigées à Kiev. Paris refuse toute solution qui affaiblirait durablement l’Ukraine ou ressemblerait, selon l’expression du chef de l’État, à « une paix de renoncement ».

Il rappelle que seuls les Ukrainiens peuvent décider de leur avenir territorial et que les Européens devront trancher sur l’utilisation des avoirs russes gelés.

 

Des forces occidentales en Ukraine… mais seulement « après la paix »

 

Alors que la question d’un déploiement militaire occidental revient régulièrement dans le débat public, Emmanuel Macron a admis pour la première fois envisager des « forces de réassurance » – britanniques, françaises ou turques – stationnées en Ukraine uniquement après la signature d’un accord de paix.

Leur mission serait strictement définie : former et accompagner l’armée ukrainienne dans sa reconstruction, sécuriser certaines zones sensibles et superviser les engagements du cessez-le-feu. « Pas de soldats dans un contexte de guerre », insiste-t-il.

 

Une Russie devenue « menace majeure » pour l’Europe

 

Le président alerte sur la « posture beaucoup plus agressive » de Moscou. Selon lui, la stratégie russe combine pressions migratoires, cyberattaques, campagnes de désinformation et provocations nucléaires.

Les « guerres hybrides » menées en Europe, y compris en France – attaques informatiques, actes de déstabilisation, instrumentalisations identitaires – traduisent selon lui un changement d’échelle.

Face à une Russie qui consacre « plus d’un tiers de son budget » à la défense, Emmanuel Macron estime que montrer le moindre signe de faiblesse en Ukraine reviendrait à « encourager de nouvelles avancées ».

 

Pas question d’envoyer la jeunesse française au front

 

Alors que les propos du chef d’état-major avaient suscité une intense polémique, le président se veut catégorique : « Il n’a jamais été question d’envoyer nos jeunes en Ukraine ».

Il réaffirme toutefois la nécessité de renforcer le lien entre la société et l’armée, dans un contexte où « la guerre se transforme ». Le Service national universel (SNU) devrait évoluer vers une formule plus structurée, davantage tournée vers la connaissance de la défense et la participation à la réserve.

 

Un appel aux parlementaires sur le budget

 

Sur la situation politique intérieure, Emmanuel Macron renvoie les forces politiques à leurs responsabilités. L’Assemblée, résultat des législatives de 2024, est « fragmentée comme chez beaucoup de voisins européens », rappelle-t-il, et doit désormais trouver des compromis pour faire adopter le budget.

Interrogé sur une éventuelle nouvelle dissolution en cas de blocage, il évacue : « Je ne fais pas de politique-fiction ».

 

En se livrant à cet exercice d’explication, Emmanuel Macron cherche à réaffirmer la ligne française : soutenir l’Ukraine sans franchir le seuil d’une confrontation directe avec la Russie, tout en appelant les Européens à ne pas céder à la pression stratégique de Moscou. Les prochains jours, notamment l’évolution du SNU et les discussions budgétaires, diront si cette ligne peut être suivie sans heurts.

 

Le Figaro

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

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