Moscou et l’AES resserrent leurs liens pour affronter les menaces sécuritaires

C’est dans cet esprit que le ministre malien de la Défense, le général de corps d’armée Sadio Camara, s’est envolé pour Moscou aux côtés de ses homologues du Burkina Faso et du Niger. Cette visite de travail, qui se déroule à l’invitation du ministre russe de la Défense, marque une nouvelle étape dans le rapprochement stratégique entre la Russie et la Confédération des États du Sahel (AES).

Depuis plusieurs mois, les trois pays de l’AES intensifient leurs échanges avec Moscou. Objectif affiché : renforcer une coopération militaire jugée cruciale pour contrer les groupes armés et les menaces transfrontalières qui fragilisent la région. Les discussions actuelles visent à donner corps à cette ambition, en définissant de nouveaux axes opérationnels et en harmonisant les moyens d’action.

La rencontre prévue au Kremlin s’inscrit dans la continuité d’une vision commune portée par les chefs d’État : Vladimir Poutine pour la Russie, Assimi Goïta pour le Mali, Abdourahamane Tiani pour le Niger et Ibrahim Traoré pour le Burkina Faso. Tous affichent la volonté de bâtir un partenariat militaire robuste, capable de répondre aux réalités du terrain.

Cette dynamique s’inscrit également dans un contexte géopolitique marqué par un recul de l’influence occidentale au Sahel et par la volonté des pays de l’AES de diversifier leurs alliances. Pour Bamako, Niamey et Ouagadougou, l’option russe offre non seulement un soutien logistique et technique, mais aussi une plateforme politique où les priorités sécuritaires de la région sont prises en compte sans conditionnalités politiques.

Les prochains jours pourraient donc déboucher sur des accords concrets, traduisant sur le terrain la volonté affichée des dirigeants. Un signal fort envoyé à ceux qui doutent encore de la cohésion et de la détermination de cette alliance sahélienne.

Oura KANTÉ

Malikunafoni