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Maroc : la Génération Z défie l’État sur les priorités sociales

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« Nous voulons des hôpitaux, pas des stades. » Ce slogan, scandé les 27 et 28 septembre par des centaines de jeunes Marocains, résume l’état d’esprit d’une mobilisation inédite. Dans plusieurs villes du royaume, des collectifs de la Génération Z ont tenté de descendre dans la rue pour dénoncer la crise des services publics, en particulier l’école et la santé.

 

Une colère née à l’hôpital

 

Le point de rupture est venu d’Agadir, où une série de décès maternels à l’hôpital Hassan-II a provoqué l’indignation. Les sanctions administratives et inspections ordonnées par le ministère n’ont pas suffi à calmer la colère. Le drame a symbolisé, pour beaucoup, la dégradation des structures sanitaires à travers le pays.

 

Mobilisation numérique, encadrement policier

 

Sans soutien des partis politiques traditionnels, la contestation a pris forme en ligne, via des groupes Telegram et des collectifs comme Moroccan Youth Voice ou GenZ212. Les organisateurs ont insisté sur le caractère pacifique du mouvement, allant jusqu’à proposer un code vestimentaire commun.

Mais à Rabat, Casablanca ou Marrakech, les forces de sécurité ont rapidement dispersé les rassemblements, interpellant plusieurs dizaines de personnes, selon des associations. Une stratégie qui alimente le débat sur la liberté de manifester.

 

Le budget du Mondial 2030 dans le viseur

 

Au cœur des critiques figure la répartition des dépenses publiques. Alors que le Maroc se prépare à accueillir la Coupe du monde 2030, les jeunes dénoncent l’argent investi dans les infrastructures sportives plutôt que dans les hôpitaux ou l’école. À cette frustration s’ajoutent le chômage élevé des diplômés, l’inflation et le sentiment d’inégalités croissantes.

 

Un test pour l’exécutif

 

Politiquement, l’exécutif est mis au défi de prouver qu’il peut répondre à ces attentes autrement que par la communication. Les observateurs soulignent que des mesures visibles — recrutements dans la santé, équipements modernisés, investissements concrets dans l’éducation — pourraient calmer la rue. Faute de quoi, la défiance risque de s’enraciner.

 

Un bras de fer qui s’annonce durable

 

Au-delà du Maroc, la mobilisation projette une image contrastée : celle d’un pays engagé dans de grands projets internationaux mais fragilisé par des services publics en crise. Moroccan Youth Voice promet de poursuivre l’action « de façon pacifique et durable ».

Les prochaines semaines diront si les autorités choisissent l’apaisement par le dialogue et la transparence budgétaire, ou si elles durcissent le ton face à une génération qui réclame des preuves chiffrées et un véritable contrat social.

 

Source Afrik.com

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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