top of page

Mali : Moussa Mara interpellé suite à un tweet solidaire envers des détenus

L’ancien Premier ministre malien, Moussa Mara, a été convoqué et entendu ce lundi 14 juillet 2025 par les services de la Brigade d’Investigation Judiciaire (BIJ) à Bamako. L’interpellation fait suite à un message publié sur son compte X (ex-Twitter) le 2 juin dernier, dans lequel il annonçait son intention de rendre visite à plusieurs figures actuellement détenues, qualifiées par lui de "personnalités d’opinion".


Dans cette publication, M. Mara citait nommément l’activiste Mohamed Youssouf Bathily, dit Ras Bath, l’imam Mahmoud Sidibé, l’activiste Rose la Vie Chère, ainsi que Mamadou Traoré alias "le Roi". Il exprimait son soutien à ces figures, incarcérées dans des contextes judiciaires controversés, et appelait à plus de sérénité dans le traitement des affaires touchant à la liberté d’expression.


L’instruction judiciaire aurait été déclenchée sur initiative du Procureur Général, qui a saisi son collègue du Tribunal de Grande Instance de la Commune IV afin de diligenter des vérifications sur le fond et la portée de cette publication jugée sensible par les autorités. Il s’agirait notamment d’évaluer d’éventuels troubles à l’ordre public ou l’usage d’un canal numérique à des fins de mobilisation non autorisée.


L’affaire a immédiatement provoqué une onde de réactions dans la classe politique et sur les réseaux sociaux, où plusieurs voix dénoncent une tentative d’intimidation contre un acteur politique connu pour sa posture critique mais pacifique. Certains y voient une mise à l’épreuve des libertés fondamentales, notamment celle d’exprimer un avis ou une solidarité envers des personnes incarcérées.


À ce stade, aucune charge officielle n’a été rendue publique, et Moussa Mara a regagné son domicile après son audition. Le parquet n’a, pour l’heure, communiqué ni sur les suites possibles de la procédure, ni sur la nature exacte des faits reprochés.


Ce développement survient dans un climat déjà marqué par une sensibilité accrue autour des prises de parole publiques. Reste à savoir si cette affaire ouvrira un nouveau chapitre dans le débat sur les droits civiques et la liberté d’expression au Mali.


Oura KANTÉ

Malikunafoni

コメント


bottom of page