Espagne – Xénophobie sous tension : arrestation d’un dirigeant suprémaciste après des appels à la violence contre les Maghrébins

La Garde civile espagnole a procédé, lundi 14 juillet 2025, à l’arrestation d’un homme identifié comme l’un des leaders du groupe d’extrême droite « Deport Them Now UE », à Mataró, près de Barcelone. L’homme est soupçonné d’avoir incité à la haine et à la violence contre les ressortissants maghrébins, dans un contexte marqué par une recrudescence alarmante de tensions raciales dans le sud du pays.

Cette arrestation survient après une semaine particulièrement agitée à Torre Pacheco, dans la région de Murcie, où des affrontements et des actes ciblés contre la communauté marocaine ont été enregistrés. Une vidéo montrant un homme âgé blessé, attribuant son agression à des jeunes « d’origine maghrébine », a enflammé les réseaux sociaux et servi de prétexte à des groupes extrémistes pour mobiliser leurs soutiens.

Des messages virulents relayés sur Telegram ont lancé ce qui a été qualifié par les autorités de « chasse aux Marocains », avec des individus patrouillant dans les rues armés de bâtons, proférant des slogans haineux et menaçant les habitants perçus comme étrangers. En réponse, les forces de sécurité ont renforcé leur présence à Torre Pacheco afin d’éviter une escalade similaire aux violences d’El Ejido en 2000.

Les services de renseignement ont perquisitionné le domicile du suspect interpellé à Mataró et saisi plusieurs matériels numériques dans le cadre de l’enquête. Le canal Telegram utilisé par le groupe a été désactivé sur décision du ministère de l’Intérieur, qui a dénoncé la gravité des faits et annoncé l’ouverture de poursuites judiciaires.

Alors que la crise sociale alimente un climat propice aux discours extrémistes, les autorités locales, à l’image du maire de Torre Pacheco, Pedro Ángel Roca, tentent d’apaiser les tensions. Celui-ci a rappelé que la majorité des travailleurs marocains contribuent activement à l’économie agricole de la région et méritent respect et protection.

L’Espagne, où vivent plus de 5 millions de personnes immigrées, dont environ 800 000 Marocains, se trouve confrontée à une montée préoccupante des actes racistes. Le gouvernement appelle à la responsabilité collective et promet de renforcer la lutte contre les incitations à la haine et les violences à caractère racial.

Oura KANTÉ

Malikunafoni