Mali-FMI : Un satisfecit économique malgré les défis sécuritères et climatiques
- malikunafoninet
- il y a 6 jours
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C’est, en substance, le message envoyé par le Fonds Monétaire International (FMI) à l’issue d’une mission virtuelle menée en novembre 2025 pour examiner la première revue du programme de référence conclu en avril dernier. Malgré un contexte difficile, les autories maliennes reçoivent les éloges de l’institution de Bretton Woods pour leur gestion économique et leur transparence.
Bamako, Novembre 2025 La première évaluation du programme de référence (Staff Monitored Program, SMP) lié à la Facilité de Crédit Rapide (FCR) du FMI s’est achevée sur une note positive pour le Mali. L’équipe du FMI, dirigée par Mme Wenjie Chen, a salué la « résilience » du pays et la « solidité de sa trajectoire économique », tout en parvenant à un accord préalable avec les autorités, soumis à l’approbation de sa Direction Générale.
Une gestion transparente saluée
Un des points forts relevés par le FMI est l’engagement des autorités maliennes en faveur de la transparence. Celles-ci ont non seulement respecté les repères structurels et les objectifs quantitatifs fixés pour fin septembre 2025, mais elles ont aussi publié un rapport détaillant l’utilisation des 72,969 milliards de FCFA décaissés en avril 2025 pour faire face aux inondations dévastatrices de 2024. Cette transparence, incluant les processus de passation des marchés, renforce la crédibilité du pays auprès de ses partenaires.
Des perspectives de croissance divergentes, mais optimistes
Le FMI reconnaît les chocs multiples auxquels le Mali est confronté : inondations, attaques terroristes, crises énergétiques et différend avec la société minière Barrick Gold. Conséquence de ce cocktail de défis, l’institution revoit ses prévisions de croissance à la baisse pour 2025, les estimant à 4,1 %. Elle table toutefois sur un rebond à 5,5 % en 2026, porté par une reprise anticipée de la production aurifère et une amélioration sécuritaire.
Du côté des autorités maliennes, l’optimisme est plus marqué. Sur la base des données de leurs services techniques, elles maintiennent une projection de croissance de 6,1 % pour 2025, s’appuyant sur un « raffermissement du volume des activités dans l’ensemble des secteurs », notamment un rebond de 10,3 % dans le secteur secondaire.
Des fondamentaux économiques solides
Au-delà de la croissance, les indicateurs clés semblent au vert. L’inflation devrait rester maîtrisée, en deçà de la norme de 3 % de l’UEMOA, grâce aux mesures de soutien gouvernementales et à une bonne campagne agricole.
La gestion des finances publiques est également mise en avant. Le déficit budgétaire a été réduit, passant de 3,9 % du PIB en 2023 à 2,6 % en 2024, et devrait se maintenir en 2025 à un niveau (2,7%) inférieur au critère de convergence de l’UEMOA (3%). Le ratio dette/PIB, projeté à 41,7 % pour 2025, reste bien en deçà du plafond communautaire de 70 %.
Enfin, le chômage suit une tendance baissière depuis 2021, s’établissant à 3,5 % en 2024, un taux inférieur à la moyenne mondiale. L’incidence de la pauvreté a également légèrement reculé.
Une reconnaissance régionale
Cette performance économique ne passe pas inaperçue. La Commission de l’UEMOA a également félicité le Mali pour ses résultats en matière de croissance, d’inflation, de déficit budgétaire et de dette, confirmant ainsi la solidité des fondamentaux du pays.
Un signal fort pour l’avenir
Au-delà des chiffres, l’accord préalable avec le FMI envoie un signal fort aux investisseurs et aux partenaires au développement. Il démontre que le Mali, malgré un contexte sécuritaire et climatique difficile, reste engagé sur la voie des réformes, d’une gestion transparente et d’une vision à long terme. La résolution du différend avec Barrick Gold pourrait, à terme, constituer une nouvelle bouffée d’oxygène pour une économie qui semble avoir trouvé son cap.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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