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Madagascar : la jeunesse prend le pouvoir et redéfinit l’avenir politique

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« Nous ne voulons pas de violence, nous voulons juste vivre dignement », lançait un jeune manifestant à Antananarivo quelques jours avant la chute du régime Rajoelina.

 

Dans les rues de la capitale malgache, l’atmosphère est à la fois euphorique et prudente. La Haute Cour Constitutionnelle a confié la présidence de la transition au colonel Mickael, marquant la fin d’un cycle politique contesté et l’espoir d’un renouveau. Pour la première fois depuis longtemps, la jeunesse a fait plier le pouvoir.

 

La colère née du quotidien

 

Tout est parti d’un simple appel à manifester, lancé sur les réseaux sociaux. Une génération frustrée par la pauvreté, les coupures d’électricité et le manque d’eau a décidé de descendre pacifiquement dans la rue. La répression a été brutale : plusieurs morts, des dizaines d’arrestations, mais aussi une indignation nationale qui a tout bouleversé.

 

Les étudiants, associations citoyennes et députés de l’opposition ont rapidement rejoint le mouvement. Malgré le limogeage du ministre de l’Énergie, puis la dissolution du gouvernement, la rue ne s’est pas calmée. Les slogans se sont transformés en un mot d’ordre unique : « Rajoelina, dégage ! »

 

L’armée bascule, le pouvoir s’effondre

 

Le tournant est venu lorsque certains officiers ont refusé de réprimer la population. Leur appel à la fraternité entre soldats a précipité la chute du président. En quelques heures, le rapport de force s’est inversé : Rajoelina a quitté le pays, d’abord pour La Réunion, puis pour Dubaï, sous protection française.

 

Derrière lui, un régime vacillant, miné par les scandales et la colère sociale. Et devant, un peuple qui goûte à une liberté nouvelle, entre fierté et incertitude.

 

Une révolution à double tranchant

 

L’arrivée au pouvoir du colonel Mickael symbolise une transition, mais aussi un pari risqué. L’histoire récente de l’Afrique rappelle que les interventions militaires, même populaires, peuvent vite dévier. Les Malgaches, eux, espèrent un leadership moral, une refondation institutionnelle et la garantie d’élections libres.

 

Leçons pour les Comores et l’Afrique

Cette insurrection pacifique porte plusieurs enseignements :

·         Le changement naît du peuple, non de forces extérieures.

·         La jeunesse est le moteur du renouveau, quand elle allie lucidité et courage.

·         La solidarité sociale, entre étudiants, syndicats et citoyens, peut devenir une arme politique redoutable.

·         Mais toute révolution doit s’accompagner d’un projet clair. Sans vision, la ferveur populaire risque de céder à la confusion.

 

Un avertissement et une espérance

 

Madagascar vit un moment charnière. La victoire du peuple marque une rupture historique, mais la stabilité reste fragile. Pour les Comores, comme pour d’autres nations africaines, l’exemple malgache montre qu’aucun pouvoir n’est éternel quand la jeunesse décide de se lever.

 

Le changement véritable ne vient pas de l’extérieur : il se forge dans la conscience d’un peuple qui choisit enfin de défendre sa dignité.

 

Source Afrik.com

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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