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Madagascar : depuis un lieu secret, Rajoelina tente de reprendre la main et appelle au respect de la Constitution

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« Il n’y a qu’une seule issue pour résoudre ces problèmes : c’est de respecter la Constitution », a déclaré Andry Rajoelina dans une vidéo publiée tard lundi soir.

Après plusieurs jours de silence et de rumeurs sur sa fuite, le président malgache est réapparu pour la première fois depuis le début de la contestation qui secoue son pays.

 

Une allocution hors des canaux officiels

 

C’est depuis un lieu tenu secret qu’Andry Rajoelina a pris la parole, dans une vidéo mise en ligne sur la page Facebook de la présidence. L’intervention, initialement prévue pour la télévision nationale, n’a finalement pas été diffusée à l’antenne, un signe de la perte d’autorité du pouvoir sur les institutions publiques.

Le président, dont la légitimité est contestée par une partie de l’armée et du mouvement citoyen « Gen Z », a rejeté toute idée de démission. Il a exhorté ses compatriotes à se rallier autour de la Constitution, estimant qu’un changement brutal de régime risquerait de « replonger Madagascar dans le chaos économique ».

 

Le récit d’un président en danger

 

Rajoelina affirme avoir échappé à une tentative d’assassinat orchestrée par une faction de l’armée dès les premiers jours des manifestations. « Cela ne m’a pas empêché de rentrer au pays », a-t-il assuré, précisant qu’il se trouvait désormais « dans un lieu sûr ».

Selon des informations relayées par RFI, le président aurait été exfiltré dimanche par un avion militaire français, avec l’accord du président Emmanuel Macron. L’appareil l’aurait d’abord conduit à La Réunion avant qu’il ne rejoigne une destination tenue secrète. L’Élysée n’a pour l’heure ni confirmé ni démenti cette version, se limitant à appeler, depuis Charm el-Cheikh, au « respect de l’ordre constitutionnel » à Madagascar.

 

Une crise politique qui s’enracine

 

Partie d’un ras-le-bol populaire contre les pénuries d’eau et d’électricité, la mobilisation s’est transformée en contestation politique ouverte. Les jeunes du mouvement « Gen Z » réclament le départ d’un chef d’État accusé de népotisme et d’autoritarisme.

Le week-end dernier, plusieurs officiers supérieurs ont rejoint les manifestants, accélérant l’effondrement du pouvoir. La démission du président du Sénat, Richard Ravalomanana — un fidèle de Rajoelina —, et la fuite de l’homme d’affaires Maminiaina Ravatomanga vers Maurice ont accentué l’impression d’un régime qui vacille.

 

Un message de fermeté, mais peu convaincant

 

Dans sa déclaration, Rajoelina a cherché à afficher une posture d’ouverture, promettant le dialogue avec « toutes les forces vives de la nation ». Il a aussi mis en garde contre un éventuel retrait des bailleurs internationaux, rappelant les sanctions économiques qui avaient suivi le coup d’État de 2009.

Mais sur le terrain, l’appel au « respect de la Constitution » peine à convaincre. À Antananarivo, les manifestations se poursuivent, portées par une jeunesse déterminée à tourner la page d’un pouvoir qu’elle juge déconnecté et affaibli.

 

Un pays au bord du basculement

 

Entre divisions militaires, colère populaire et institutions paralysées, Madagascar s’enfonce dans l’incertitude. Le retour effectif de Rajoelina sur le territoire national reste flou, et les spéculations vont bon train sur une éventuelle transition politique.

La communauté internationale, notamment l’Union africaine et la France, appelle à un dialogue inclusif. Mais sur la Grande Île, beaucoup doutent qu’un simple appel au respect de la Constitution suffise à apaiser une société minée par la pauvreté, la corruption et la perte de confiance envers ses dirigeants.

 

Source Afrik.com

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

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