Macron–Xi : entre désaccords assumés et volonté de dialogue, Paris et Pékin cherchent une voie commune

« Nous devons apprendre à dépasser nos divergences », a lancé Emmanuel Macron devant Xi Jinping, donnant le ton d’une rencontre où préoccupations géopolitiques et intérêts économiques se sont entrecroisés à Pékin.

Un accueil grandiose, sur fond de tensions commerciales

Reçu avec les honneurs par le président chinois, le chef de l’État français est venu porter deux messages jugés prioritaires par Paris : rééquilibrer la relation commerciale entre la Chine et l’Union européenne, et convaincre Pékin d’utiliser son influence sur Moscou pour peser sur l’issue de la guerre en Ukraine.

Si les échanges économiques se sont intensifiés ces dernières années, le déficit commercial européen envers la Chine demeure un point de friction majeur. Macron a insisté sur la nécessité de « corriger » cette asymétrie pour garantir une coopération durable.

Ukraine : Paris veut un rôle accru de Pékin

Au cœur des discussions, la guerre en Ukraine reste un sujet délicat. Le président français a exhorté la Chine à s’engager davantage pour ramener Moscou vers la table des négociations, estimant que « la stabilité mondiale dépend de la capacité des grandes puissances à agir ensemble ».

Même si Pékin se présente comme un acteur neutre, Washington et Bruxelles lui reprochent sa proximité stratégique avec la Russie. En privé, Macron espère que le dialogue direct avec Xi Jinping puisse ouvrir une brèche diplomatique.

Pékin prône la stabilité et le « partenariat stratégique »

Face aux sollicitations françaises, Xi Jinping a privilégié un discours de continuité : coopération renforcée, refus des ingérences extérieures et volonté de bâtir un partenariat franco-chinois « plus stable ».

Le dirigeant chinois a rappelé que la relation bilatérale constitue pour Pékin l’un des piliers de son ouverture diplomatique, notamment dans un contexte de rivalité accrue avec les États-Unis.

G7, investissements et multilatéralisme : une relation sous tension

Au-delà du dossier ukrainien, plusieurs sujets de friction demeurent :

·         Le positionnement de la Chine face aux sanctions du G7,

·         Les conditions d’accès au marché chinois pour les entreprises européennes,

·         La compétition technologique dans les secteurs stratégiques.

Macron, lui, plaide pour un « multilatéralisme efficace », basé sur des mécanismes de règlement des différends et une coopération économique plus transparente.

Et maintenant ?

Si les deux dirigeants affichent leur volonté de maintenir le dialogue, les désaccords de fond restent nombreux. Les prochains mois révéleront si cette visite ouvre réellement la voie à un rapprochement ou si elle se limitera à une séquence diplomatique de façade, dans un contexte mondial toujours plus instable.

Le Figaro

Oura KANTE

Malikunafoni