Lutte contre la traite humaine : le Mali renforce son arsenal et rend hommage aux victimes
- malikunafoninet
- 16 août
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« La traite des êtres humains est un crime organisé. Y mettre fin est une responsabilité collective », a martelé Mamoudou Kassogué, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, en clôturant la 11ᵉ édition de la Journée mondiale de lutte contre la traite des personnes, ce vendredi à Bamako.
La cérémonie, organisée à l’Hôtel de l’Amitié, a réuni institutions publiques, partenaires internationaux et société civile autour d’un même constat : ce fléau, aux multiples visages, mine encore profondément le tissu social malien.
Un phénomène aux formes diverses
Travail forcé, exploitation sexuelle, mendicité organisée, trafic d’organes : le ministre a dressé un tableau sans détour des réalités du pays, en insistant sur la vulnérabilité particulière des femmes et des enfants. Selon les données du département, plus de 629 victimes ont été identifiées et prises en charge en 2024.
Des avancées mais un long chemin
Durant deux semaines, la campagne nationale a mobilisé plus de 36 000 personnes à travers panels, ateliers, caravanes de sensibilisation et émissions médiatiques. Le gouvernement met en avant des progrès concrets : adoption de textes juridiques spécifiques, formation de plus de 500 magistrats et agents des forces de sécurité, ainsi que l’élaboration de nouveaux projets de loi dédiés.
Pour Kassogué, ces pas franchis traduisent la volonté politique de « bâtir un cadre légal robuste et protéger efficacement les victimes ». Afin de renforcer cette dynamique, il a annoncé l’installation prochaine d’un siège pour le Comité national de coordination de la lutte contre la traite des personnes et le trafic de drogue, une structure qui servira de pôle stratégique.
La société civile en première ligne
L’événement a également mis en avant le rôle crucial des organisations partenaires, parmi lesquelles l’OIM, l’ONUDC, ENDA Mali et APID, dont l’action de terrain auprès des survivants est jugée déterminante. Un prix commémoratif en hommage à feu Boubacar Touré a été remis, symbolisant la mémoire des pionniers de ce combat.
Une clôture empreinte d’émotion
Au-delà des discours officiels, la cérémonie s’est distinguée par des moments d’humanité : la projection de témoignages vidéo, des poèmes lus par des bénéficiaires et des récits de résilience. Tous les participants ont réaffirmé leur engagement à poursuivre la lutte, conscients que la bataille contre la traite humaine exige autant de rigueur juridique que de mobilisation citoyenne.
Le Mali, en s’alignant sur les standards internationaux, veut envoyer un message clair : la dignité humaine n’est pas négociable.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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