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Libertés politiques au Mali : quand l’ONU se heurte à la souveraineté nationale


« Supprimer les partis, c’est supprimer la démocratie », ont affirmé plusieurs experts onusiens dans un récent communiqué, dénonçant ce qu’ils qualifient de « grave recul de l’État de droit » au Mali.

 

En mission de terrain à Bamako, j’ai recueilli des réactions tranchées face à ces déclarations venues de Genève. Pour les autorités de la Transition, cette sortie de l’ONU est une nouvelle illustration de l’ingérence étrangère dans les affaires internes du pays, au mépris du contexte sécuritaire et institutionnel actuel.

 

Alors que les experts des Nations unies, dont Eduardo Gonzalez, Irène Khan et Gina Romero, fustigent la suspension des partis politiques et parlent d’atteintes aux libertés fondamentales, les autorités maliennes invoquent la nécessité de préserver l’ordre public face aux menaces multiformes. « Ces critiques ignorent les réalités du terrain », m’a confié un haut responsable sécuritaire, évoquant notamment l’urgence de renforcer la cohésion nationale.

 

Pour beaucoup au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), ces positions de l’ONU, souvent portées par des puissances occidentales, sont perçues comme des tentatives d’imposer des agendas extérieurs. Une indignation d’autant plus vive que ces mêmes voix se sont montrées silencieuses après des drames comme le massacre d’Aguelhok ou l’attaque du bateau Tombouctou.

 

À Bamako, la riposte s’organise. Les autorités entendent faire valoir leur souveraineté, dénonçant une instrumentalisation des droits humains à des fins politiques. Un diplomate malien interrogé sur place résume : « Il ne peut y avoir de démocratie viable sans stabilité. Et aujourd’hui, c’est notre priorité absolue.

Par

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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