Le Mali mise sur son artisanat, un trésor national qui pèse près du quart de son économie
- malikunafoninet
- il y a 5 jours
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Le Premier ministre Abdoulaye Maïga a inauguré la 5e édition du Salon International de l’Artisanat, un événement qui dépasse la simple vitrine commerciale pour incarner un acte de souveraineté économique et culturelle. – 24,2%. Ce chiffre, bien plus qu’un simple pourcentage, résume l’ambition du Mali. C’est la part que représente l’artisanat dans la richesse nationale, un pilier économique mis en avant jeudi par le Premier ministre Abdoulaye Maïga lors du lancement officiel de la 5e édition du Salon International de l’Artisanat du Mali (SIAMA 2025). Devant un parterre d’invités dont les pays frères de l’Alliance des États du Sahel (AES), le chef du gouvernement a dépeint un secteur vital, employant plus de 40% de la population active et servant de rempart à l’identité malienne.
Une « Année de la Culture » sous le signe du « Consommer Local »
L’événement, qui se tient au Parc des expositions de Bamako, s’inscrit dans le cadre de l’ »Année de la Culture » décrétée par les autorités de la Transition. Le thème, « Artisanat, facteur de développement et de sauvegarde de notre identité culturelle », a été longuement développé par le Général Maïga. Il a présenté le SIAMA comme une plateforme cruciale pour « stimuler la créativité », « promouvoir les jeunes talents » et « susciter l’attrait des produits artisanaux pour le tourisme ». Plus qu’un salon, c’est un instrument de politique économique au service du « Consommer Local », une philosophie que le gouvernement encourage résolument.
Une vitrine internationale et un message politique
La présence des délégations du Burkina Faso et du Niger, érigés en « pays invités d’honneur », n’est pas anodine. Elle intervient à peine quelques jours après la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’AES à Ouagadougou, confirmant le resserrement des liens entre les trois nations. Le Premier ministre y a vu un signal fort : « Vous avez montré une fois de plus que le Mali n’est pas isolé », a-t-il lancé à ses hôtes, transformant l’événement culturel en une tribune diplomatique. Les organisateurs espèrent attirer plus de 5 000 visiteurs durant les dix jours que dure le salon, un afflux présenté comme une « manifestation éloquente d’un Mali libre ».
Des partenariats concrets pour l’avenir
Au-delà des discours, le salon s’annonce comme un catalyseur de coopérations pratiques. Une attention particulière a été portée à la présence de la Chambre d’Artisanat de la région de Rabat-Salé-Kénitra au Maroc, invitée spéciale. Un projet de convention de partenariat avec l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers du Mali est sur la table, incluant un volet formation pour les artisans maliens. Cette collaboration sud-sud illustre la volonté de Bamako de diversifier ses alliances et de renforcer les compétences locales par l’échange d’expertise.
Alors que les premiers visiteurs découvrent les stands, la question est de savoir si cet élan en faveur de l’artisanat, s’il se concrétise par des investissements durables et une consommation accrue, pourra véritablement devenir un des moteurs de la souveraineté économique promise par les autorités de la Transition. Le succès de cette édition en sera un premier indicateur.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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