Le Mali adopte une loi pour honorer ses anciens combattants et victimes de guerre

« Il était temps de donner un cadre digne et adapté à ceux qui ont tout donné pour la Nation », a déclaré un conseiller du CNT à la sortie de la séance plénière du 30 juin 2025. Réunis au CICB, les membres du Conseil national de Transition ont adopté à l’unanimité le projet de loi portant création de l’Office national des anciens Combattants, Militaires et Victimes de Guerre du Mali (ONAC).

C’est dans la salle Djéli Baba Sissoko du Centre International de Conférences de Bamako que le CNT a repris ses travaux, ce lundi 30 juin, après une semaine de suspension. Sous la présidence de l’Honorable Hamèye Founé Mahalmadane, 4e vice-président de l’organe législatif de la Transition, les 114 membres présents ont voté sans réserve en faveur de la loi instituant l’ONAC.

Défendu par le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, ce texte, validé en Conseil des ministres le 30 avril dernier, marque une avancée majeure dans la reconnaissance et la gestion des anciens militaires, policiers et victimes de guerre. Il vient combler les limites de l’ordonnance de 2002, en introduisant des innovations importantes.

L’ONAC aura désormais un statut d’Établissement Militaire Social, doté d’une personnalité morale et d’une autonomie financière. Parmi ses nouvelles missions : indemniser les préjudices subis, créer des structures d’hébergement et de soins, favoriser la réinsertion socioprofessionnelle, et mobiliser les retraités comme réserve stratégique.

La réforme prévoit également l’utilisation de l’expertise des anciens pour la formation des forces de sécurité, tout en œuvrant à la préservation de la mémoire nationale.

Cette initiative s’inscrit dans une dynamique de justice, de reconnaissance et d’efficacité administrative. Elle illustre, selon plusieurs élus rencontrés sur place, « la volonté du CNT de bâtir une société où l’engagement militaire est respecté et valorisé, même après le service ».

Oura KANTÉ

Malikunafoni