La France muscle sa riposte contre le narcotrafic en Amérique latine

« Nous sommes résolus à faire échec aux trafics en tous genres », a martelé Jean-Noël Barrot, depuis la côte caribéenne de la Colombie. En visite officielle à Puerto Antioquia, le ministre français des Affaires étrangères a affiché la détermination de Paris à contrer la montée en puissance du narcotrafic, qui alimente de plus en plus les réseaux européens.

Le chef de la diplomatie française participe ce week-end au quatrième sommet Union européenne – Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (Celac), organisé dans la ville de Santa Marta. En marge de cette rencontre, il a dévoilé l’un des axes majeurs de la coopération franco-latino-américaine : la création d’une académie régionale de lutte contre la criminalité organisée, installée en République dominicaine.

Dès 2026, cette institution formera chaque année des enquêteurs, douaniers et spécialistes du renseignement, en partenariat avec plusieurs pays de la région, dont la Colombie, premier producteur mondial de cocaïne. Objectif : renforcer les capacités locales face aux filières criminelles qui irriguent l’Europe par les routes atlantiques.

Jean-Noël Barrot a également évoqué la mise en place d’une convention d’extradition entre Paris et Bogota, encore en attente d’approbation parlementaire. Ce dispositif viserait à faciliter la remise des « narcocriminels » entre les deux pays, dans un contexte où les échanges de drogue et d’armes tendent à s’intensifier.

Mais au-delà de la coopération judiciaire, le ministre s’est inquiété du climat sécuritaire dans la région, marqué par le déploiement militaire américain dans les Caraïbes et le Pacifique. Ordonnée en août par le président Donald Trump, cette opération a provoqué la mort de dizaines de personnes lors de frappes ciblant des embarcations suspectées de narcotrafic. « Ces actions se sont affranchies des règles du droit international et du droit de la mer », a dénoncé Jean-Noël Barrot, appelant à une approche « concertée et respectueuse du droit ».

Avec cette initiative, la France entend consolider son rôle dans la lutte mondiale contre les trafics illicites et renforcer les liens de confiance avec ses partenaires latino-américains. Le lancement de l’académie en République dominicaine, prévu l’an prochain, sera l’un des premiers jalons de cette stratégie de long terme.

Source Le Figaro

Oura KANTÉ

Malikunafoni