top of page

Intégration numérique des corridors : les Douanes maliennes présentent leur stratégie à Dakar

ree

 

« Si nous voulons réduire durablement les coûts logistiques en Afrique de l’Ouest, la solution passera forcément par la numérisation intégrale de nos corridors », a rappelé un expert lors de la 11ᵉ Conférence internationale sur les Guichets Uniques, organisée parallèlement au 44ᵉ Forum de l’UN/CEFACT entre Salé et Dakar, en novembre 2025.

 

Réunissant administrations douanières, spécialistes du commerce extérieur et acteurs de la logistique, la rencontre a remis au centre du débat un enjeu crucial : l’intégration numérique comme levier pour fluidifier les échanges et réduire les coûts de transit. Le Mali y a occupé une place de choix, souvent cité comme un cas emblématique des défis actuels.

 

Un corridor stratégique mais encore trop coûteux

 

Avec des frais de transaction représentant jusqu’à 15 à 20 % du coût total des importations, le Mali illustre les limites persistantes des procédures manuelles, des ruptures d’information et des lourdeurs administratives. Le corridor Dakar–Bamako, artère vitale pour l’approvisionnement national, a ainsi été désigné comme l’un des axes prioritaires à moderniser dans la région.

 

Les discussions ont souligné l’urgence d’un basculement vers des systèmes intégrés et interconnectés, capables d’accompagner la croissance des flux commerciaux tout en améliorant la transparence et la sécurité.

 

La standardisation numérique comme fondement

 

Les experts ont insisté sur l’importance d’une harmonisation régionale, notamment grâce :

–     Au Modèle de Données de l’Organisation mondiale des Douanes,

–     Aux recommandations de l’UN/CEFACT.

 

Ces outils permettent de structurer l’échange d’informations, de réduire les doublons et d’assurer une cohérence technique entre les pays. L’enjeu est clair : parler le même langage numérique pour connecter efficacement les administrations et leurs partenaires.

 

Une présence malienne active et orientée solutions

 

Conduite par le Colonel-major Ahmed Ag Boya, la délégation des Douanes maliennes a participé à l’ensemble des travaux, avant d’être reçue par le Directeur général des Douanes sénégalaises. L’entretien a porté sur des dossiers stratégiques : le transit, l’interconnexion des systèmes informatiques, la lutte contre la fraude ou encore le partage d’informations sensibles.

 

L’un des gestes les plus salués a été l’annonce par les Douanes sénégalaises de la suppression des frais de dépôt appliqués jusque-là aux cargaisons sous douane au port de Dakar. Un signal fort de coopération régionale, accueilli avec reconnaissance par la délégation malienne.

 

Vers une intégration douanière renforcée en 2026

 

Les deux administrations ont convenu de poursuivre cet élan en organisant la 11ᵉ rencontre bilatérale Mali–Sénégal à Bamako au premier semestre 2026, avec l’objectif annoncé de franchir une étape supplémentaire dans l’interconnexion des procédures et la sécurisation des corridors.

 

Au-delà des annonces, cette conférence confirme une tendance de fond : la compétitivité régionale dépendra de la capacité des États à s’emparer pleinement du numérique pour moderniser leurs chaînes logistiques.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

Commentaires

Noté 0 étoile sur 5.
Pas encore de note

Ajouter une note*
bottom of page