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Golfe de Guinée : la Marine française intercepte 6 tonnes de cocaïne, un record à 320 M€

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« C’est un trafic qui met en péril la stabilité des États côtiers », confiait récemment un responsable sécuritaire ouest-africain. La saisie spectaculaire réalisée le 29 août par la Marine nationale illustre cette alerte : près de six tonnes de cocaïne ont été découvertes à bord d’un navire de pêche arraisonné au large de l’Afrique de l’Ouest. Valeur estimée : 320 millions d’euros.

 

Engagée dans l’opération Corymbe, la frégate française a intercepté une cargaison de 5 919 kg de drogue, confirmant le rôle croissant du Golfe de Guinée comme carrefour du narcotrafic mondial. En 2025, les marins français ont déjà mis la main sur plus de 45 tonnes de stupéfiants, un volume inédit qui dépasse largement le record de l’année précédente.

 

Une toile internationale de lutte antidrogue

 

L’opération a été conduite sur instruction de l’OFAST et du parquet de Brest, en coordination avec le MAOC-N de Lisbonne, la DEA américaine et la National Crime Agency britannique. Ces saisies à répétition – 6,3 tonnes en mars 2025 et plus de 10 tonnes en mars 2024 – montrent que la lutte contre le trafic ne peut se mener qu’à l’échelle internationale.

 

Mais elles rappellent aussi la vulnérabilité des États côtiers africains. Du Sénégal au Nigeria, en passant par la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Ghana, les ports et infrastructures locales sont régulièrement utilisés comme points de transit. La Guinée-Bissau, qualifiée de « narco-État », reste l’un des maillons les plus sensibles, tandis que le Nigeria, avec Lagos comme hub logistique, concentre l’attention des enquêteurs.

 

Un danger pour la stabilité régionale

 

Les experts s’accordent à dire que la cocaïne ne représente pas seulement une manne criminelle : elle alimente aussi la corruption, déstabilise des institutions déjà fragiles et contribue parfois au financement de groupes armés dans le Sahel. Dans certains pays, comme la Guinée-Bissau ou la Sierra Leone, le narcotrafic est devenu un facteur politique à part entière.

 

Sur le plan économique, le blanchiment d’argent perturbe les circuits financiers et détourne des ressources vitales pour le développement. Face à cette pression croissante, les marines locales, souvent sous-équipées, peinent à contrôler un trafic transnational qui dépasse leurs moyens.

 

Une lutte de longue haleine

 

La saisie du 29 août est présentée par Paris comme une victoire, mais elle illustre aussi l’ampleur d’un phénomène qui ne faiblit pas. Avec ses routes reliant directement l’Amérique du Sud à l’Europe, le Golfe de Guinée s’impose désormais comme l’un des principaux points chauds du narcotrafic mondial. Reste à savoir si la coopération internationale pourra endiguer une menace qui mine à la fois la sécurité régionale et les perspectives de développement des pays riverains.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

 

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