Gao : « L’Université est une promesse que nous devons tenir », affirme le ministre Kansaye à l’écoute des forces vives
- malikunafoninet
- il y a 2 jours
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« Une université n’est pas qu’un bâtiment, c’est le début d’une transformation profonde », a lancé le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Bouréma Kansaye, en s’adressant aux forces vives de Gao lors d’une rencontre élargie tenue le lundi 8 décembre 2025 au Gouvernorat.
Sa visite dans la cité des Askia marque une phase décisive dans l’opérationnalisation de la future Université de Gao, un projet attendu depuis des années par une population avide d’opportunités éducatives et économiques.
Une mobilisation exceptionnelle autour d’un projet fédérateur
Dès son arrivée, la délégation ministérielle a été accueillie par un impressionnant ensemble d’autorités administratives, politiques, coutumières et universitaires. Parmi elles figuraient le Gouverneur Moussa Moriba Traoré, le Président de la Délégation spéciale, Amadou Sidi Touré, le Maire de la Commune urbaine, Bouya Ben Maoulid, ainsi que les responsables académiques impliqués dans le projet.
Le maire de Gao n’a pas hésité à qualifier la journée d’« historique », estimant que l’ouverture de l’université constitue une avancée sociale majeure pour la jeunesse locale. Pour lui, la perspective de poursuivre des études supérieures sans quitter la région représente un tournant attendu depuis longtemps.
Le Gouverneur Traoré a abondé dans le même sens, jugeant que la mise en route de l’université « ôtera une lourde charge des épaules des familles » et renforcera l’égalité d’accès à la formation.
À Béra, 1 500 hectares pour imaginer un campus moderne
Revenant sur sa visite de terrain effectuée la veille à Béra, dans la commune de Soni Aliber, le Pr Kansaye a salué la disponibilité foncière déjà actée : 1 500 hectares réservés au futur campus, un espace rare qui permet d’envisager une université d’envergure régionale.
Le ministre a rappelé l’expérience de la création de l’Université de Bamako, insistant sur le rôle structurant de ce type d’infrastructure : effets économiques, dynamisation des services, création d’emplois et surtout, formation d’un capital humain indispensable au développement du Nord.
Avancer par étapes : vers l’ouverture d’un premier institut
S’il reconnaît l’enthousiasme des habitants, le ministre a rappelé que la création d’une université exige du temps et des ressources. Il a donc exhorté les forces vives à maintenir leur mobilisation autour d’un objectif réaliste : l’ouverture rapide d’un institut universitaire fonctionnel, première étape avant l’émergence complète de l’université.
« L’urgence est de disposer d’un espace prêt à accueillir les premiers étudiants. Le reste viendra ensuite », a-t-il précisé.
Une communauté déterminée à accompagner le chantier
Le dialogue qui a suivi a mis en lumière l’attachement profond de la région à l’éducation.
Un chef traditionnel Arma a retracé l’histoire scolaire de Gao, rappelant que le premier lycée de la région avait ouvert ses portes le 13 octobre 1975, avant d’assurer que la future université devra rester un espace d’excellence et de discipline.
Les jeunes, présents en nombre, ont insisté sur la nécessité de proposer des filières alignées sur les réalités économiques locales : agriculture, développement rural, santé, et autres secteurs porteurs dans le Nord.
Le ministre a rassuré que les filières seront définies sur la base d’études techniques déjà menées, tout en laissant la porte ouverte à des ajustements en fonction des besoins régionaux.
Une étape clé validée par la présentation des maquettes
La séance s’est conclue par la projection du rapport technique consacré aux maquettes de l’Institut de Développement Rural et de la Science de la Santé.
Le recteur par intérim, Pr Moussa Touré, a insisté sur la rigueur scientifique qui a présidé à l’élaboration du document.
Cette présentation marque une étape majeure vers l’aboutissement du projet, laissant entrevoir une accélération des travaux dans les mois à venir.
Avec cette rencontre, Gao se rapproche un peu plus de l’un de ses plus grands rêves : voir naître une université capable de retenir ses talents, d’attirer des compétences et de devenir un pôle de développement pour tout le Nord.
Oura KANTE
Malikunafoni










































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