Gabon–France : Macron et Oligui Nguema esquissent un partenariat « repensé »
- malikunafoninet
- 24 nov.
- 2 min de lecture

« La France sera là, mais à sa juste place », a lancé Emmanuel Macron dès son arrivée à Libreville. En deux jours de visite d’État, le président français et son homologue gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema ont affiché une volonté commune : redéfinir en profondeur des relations longtemps marquées par l’héritage politique de l’ère Bongo.
Un climat politique en recomposition
Arrivé dimanche 23 novembre sous les honneurs militaires à l’aéroport Léon Mba, Emmanuel Macron a été accueilli par une foule dense, signe d’un moment diplomatique scruté dans les deux capitales. Cette première visite française depuis le changement de régime du 30 août 2023 se veut un signal clair : Paris entend accompagner la transition gabonaise, sans en dicter les contours.
Pour Libreville, le message est tout aussi assumé. Le pouvoir gabonais, engagé dans une « transformation profonde », souhaite désormais bâtir une relation fondée sur trois piliers : souveraineté, respect mutuel et coopération équilibrée. Fini les partenariats déséquilibrés ; place à une diplomatie assumée et recentrée.
Économie : le Gabon exige un modèle gagnant-gagnant
La dimension économique a occupé une place centrale dans les discussions. Emmanuel Macron était accompagné d’une importante délégation d’acteurs privés chargés d’explorer de nouveaux marchés. Le Gabon, lui, entend tourner la page des « contrats léonins » et impose de nouvelles règles : des investissements étrangers, oui, mais avec des retombées concrètes pour l’économie locale.
Les échanges ont porté sur les infrastructures, l’énergie, la formation, le numérique, ainsi que sur les industries extractives. Libreville insiste désormais sur la transformation sur place des minerais, en cohérence avec la loi gabonaise. Les discussions avec le groupe français Eramet illustrent cette ambition : exporter du minerai brut n’est plus une option.
Un dossier sensible : la coopération judiciaire
Profitant de cette séquence diplomatique, le président Oligui Nguema a évoqué un sujet jusque-là rarement abordé publiquement avec autant de fermeté : la situation de la famille Bongo. Libreville souhaite une coopération judiciaire renforcée avec Paris afin de faire appliquer les décisions rendues dans le cadre des affaires en cours et, le cas échéant, récupérer les avoirs détournés.
Cette demande s’inscrit dans la stratégie affichée par les autorités gabonaises : assainir la gestion publique et rompre avec certaines pratiques du passé.
Une dynamique régionale relancée
La visite s’est achevée par un déplacement commun à Luanda, où se tient le sommet Union africaine – Union européenne. Une manière pour les deux dirigeants d’inscrire leur rapprochement dans un cadre plus large : celui d’un dialogue Afrique–Europe en pleine recomposition.
L’avenir dira si cette nouvelle séquence permettra de consolider un partenariat réellement renouvelé. Mais un constat s’impose déjà : Libreville et Paris semblent prêtes à écrire un chapitre différent de leur histoire commune.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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