G20 de Johannesburg : Washington claque la porte et accuse Pretoria de « persécution »

« Organiser un sommet mondial dans un pays où des fermiers sont massacrés, c’est un scandale », a lancé Donald Trump sur son réseau Truth Social, justifiant le boycott américain du G20 prévu à Johannesburg les 22 et 23 novembre.

Le président américain a annoncé qu’aucun représentant de son administration ne prendrait part à la rencontre. Le vice-président J. D. Vance, initialement désigné pour conduire la délégation, restera à Washington. Ce désengagement marque une nouvelle escalade dans les tensions entre les États-Unis et l’Afrique du Sud.

Trump accuse Pretoria de fermer les yeux sur ce qu’il qualifie de « violations des droits humains » contre les Afrikaners, descendants des colons européens. Selon lui, les autorités sud-africaines toléreraient des expropriations et des violences ciblées à leur encontre. Ces accusations rappellent une vidéo controversée diffusée en mai par la Maison-Blanche, censée prouver ses dires, mais jugée trompeuse par plusieurs observateurs.

Face à ces déclarations, le gouvernement sud-africain n’a pas tardé à répliquer. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé des propos « infondés » et « déconnectés de la réalité ». Il a souligné que « présenter les Afrikaners comme un groupe exclusivement blanc est une erreur historique », et rappelé que la démocratie sud-africaine s’est construite sur le dépassement des clivages raciaux.

Sous le thème « Solidarité, Égalité, Durabilité », Pretoria entend faire du G20 une vitrine de la coopération mondiale. Le boycott américain, toutefois, risque d’en atténuer la portée diplomatique.

Ce nouvel épisode illustre la crispation croissante entre Washington et plusieurs capitales africaines. Après avoir déjà critiqué le Nigeria pour de supposées persécutions religieuses, Donald Trump s’isole davantage sur la scène internationale. À Johannesburg, l’absence américaine pèsera lourdement sur les équilibres politiques d’un sommet censé rassembler plus de 80 % du PIB mondial.

Source Afrik.com

Oura KANTÉ

Malikunafoni