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Frappes israéliennes à Doha : un tournant qui fragilise les pourparlers sur Gaza

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« L’ennemi n’a pas réussi à assassiner les membres de la délégation chargée des négociations », a affirmé mardi soir le Hamas, quelques heures après une frappe israélienne sur un bâtiment de Doha. L’attaque, menée en pleine capitale qatarie, a provoqué la mort de six personnes, dont un agent de sécurité local, mais n’a pas touché les principaux négociateurs du mouvement palestinien.

 

L’opération survient alors que des discussions sensibles se poursuivaient autour d’une nouvelle proposition américaine de cessez-le-feu. Pour les dirigeants du Hamas, la frappe traduit la volonté du gouvernement de Benyamin Nétanyahou de torpiller toute perspective d’accord. « Israël cherche délibérément à faire échouer les efforts internationaux », accuse l’organisation, tandis que l’ONU dénonce une « violation flagrante » de la souveraineté du Qatar.

 

Selon plusieurs sources diplomatiques relayées par la presse israélienne et Al-Jazira, l’armée de l’air israélienne a également bombardé la tour Taybeh 2, dans la ville de Gaza, après en avoir ordonné l’évacuation. Une nouvelle illustration de la stratégie de Tel-Aviv : étendre simultanément la guerre sur plusieurs fronts, en visant les dirigeants du Hamas à l’étranger tout en accentuant la pression militaire sur l’enclave.

 

L’escalade fragilise un peu plus les relations internationales. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a suggéré une suspension partielle de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, provoquant l’ire du ministre israélien des affaires étrangères, Gideon Saar. Celui-ci a jugé ses propos « regrettables » et accusé Bruxelles de relayer « la propagande mensongère du Hamas ».

 

Depuis l’élimination du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran en 2024, Israël multiplie les frappes ciblées contre les alliés régionaux du mouvement : Hezbollah au Liban, régime syrien à Damas, forces iraniennes et rebelles houthistes au Yémen. Mais malgré cette offensive à large spectre, le gain politique immédiat reste incertain : les principaux dirigeants du Hamas continuent d’échapper aux opérations.

 

Reste une question centrale : jusqu’où cette stratégie, qui pulvérise les perspectives de trêve, peut-elle être soutenable pour Israël sur le plan diplomatique ? Les capitales arabes, déjà sous tension, multiplient les avertissements. Quant à Doha, qui servait jusque-là de médiateur clé, son rôle dans le processus de négociation paraît désormais profondément compromis.

 

Le monde

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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