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Fleuve Niger à Bamako : une eau jaunâtre qui inquiète pêcheurs et riverains


À Bamako, le fleuve Niger change de visage. Jadis limpide, son eau arbore aujourd’hui une teinte jaunâtre qui suscite l’inquiétude des riverains, pêcheurs et écologistes. Entre dragage intensif, érosion et ruissellements boueux, les causes possibles se multiplient. Enquête sur une dégradation silencieuse aux conséquences préoccupantes.

 

« Il y a quelques années, à cette même période, on pouvait voir les petits poissons nager à travers l’eau. Aujourd’hui, c’est devenu presque impossible », se désole Ablo Touré, pêcheur à Badalabougou. Comme lui, de nombreux Bamakois observent, impuissants, la transformation progressive du fleuve Niger.

 

Sur le terrain, les témoignages évoquent le dragage en amont de la capitale, notamment pour l’exploitation du sable ou des activités minières, comme principale cause de cette turbidité croissante. S’ajoutent la déforestation des berges, l’érosion et le ruissellement chargé de sédiments avec les premières pluies.

 

Cette pollution visuelle et environnementale soulève aussi des questions sur la qualité de l’eau potable traitée par la SOMAGEP. « La couleur de l’eau ne veut pas dire qu’elle est impropre, mais elle complique le traitement et en augmente les coûts », confie un technicien sous anonymat.

 

Jusqu’ici, aucune mesure concrète n’a été prise. Les riverains, associations environnementales et pêcheurs appellent les autorités, notamment les ministères de l’Environnement et des Mines, à mener des enquêtes et à réguler les activités polluantes.

 

Le fleuve Niger est vital pour Bamako. Son déclin menace bien plus qu’un paysage : c’est un mode de vie, une ressource essentielle et un avenir qu’il faut protéger, dès maintenant.

 

Par

 Oura KANTÉ

 Malikunafoni

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