Drones russes en Pologne : Varsovie invoque l’article 4 de l’Otan

« Il s’agit d’un acte extrêmement dangereux », a dénoncé le Premier ministre britannique Keir Starmer après l’intrusion de drones attribués à la Russie dans l’espace aérien polonais. Dans la nuit de mardi à mercredi, Varsovie a fait état d’au moins 19 violations, dont trois engins abattus. Un premier bilan officiel recense sept drones retrouvés et une habitation endommagée.

Face à ce qu’elle qualifie de « menace directe », la Pologne, membre de l’Otan et de l’Union européenne, a décidé d’activer l’article 4 du traité de l’Atlantique Nord. Celui-ci prévoit que les pays alliés se consultent dès qu’un État estime que son intégrité territoriale ou sa sécurité est mise en péril. C’est un mécanisme politique et diplomatique qui n’implique pas automatiquement une riposte militaire, mais qui ouvre la porte à une action coordonnée.

Les réactions se multiplient au sein de l’Alliance. Les Pays-Bas ont confirmé avoir engagé leurs avions F-35 dans l’opération de sécurisation aérienne. Londres a dénoncé une « violation flagrante et sans précédent », tandis que l’Ukraine, par la voix de Volodymyr Zelensky, a estimé qu’« une vingtaine de drones » avaient franchi la frontière polonaise, certains en passant par l’espace aérien biélorusse.

Moscou, de son côté, rejette les accusations. Son chargé d’affaires en Pologne, Andreï Ordach, convoqué au ministère polonais des Affaires étrangères, affirme que Varsovie n’a présenté « aucune preuve » de l’origine russe des drones et dénonce des accusations « infondées ».

L’invocation de l’article 4 rappelle que l’Otan dispose de plusieurs leviers de réaction, allant du simple échange d’informations à des décisions communes de défense. L’Alliance doit désormais décider de la suite à donner à ce dossier, alors que les tensions militaires entre la Russie et l’Ukraine continuent d’avoir des répercussions directes sur les pays frontaliers.

Le Figaro

Oura KANTÉ

Malikunafoni