Dakar : la CEDEAO appelée à se réinventer pour ses 50 ans

À quelques jours du sommet des chefs d’État prévu à Abuja, la conférence « La CEDEAO à 50 ans : Changer ou périr », tenue à Dakar, a permis de dresser un état des lieux sans complaisance de l’organisation ouest-africaine. Experts, politiques et société civile ont appelé à des réformes profondes pour redonner sens à l’intégration régionale.

« La CEDEAO doit devenir une force au service des citoyens, et non une institution figée dans des rituels », a martelé l’un des modérateurs en ouverture des travaux. Dans une salle comble à Dakar, les débats ont mis en lumière les fragilités d’une organisation née il y a un demi-siècle, aujourd’hui confrontée à une crise de crédibilité.

Sécurité, économie, gouvernance… les critiques fusent, mais les propositions aussi. Les intervenants ont unanimement souligné la nécessité d’un changement structurel, avec des mécanismes de contrôle plus transparents et une gouvernance plus proche des réalités quotidiennes des populations. Plusieurs ont appelé à sortir du « langage technocratique » pour ancrer l’action de la CEDEAO dans les besoins concrets des citoyens.

Un accent particulier a été mis sur l’implication des jeunes dans les processus d’intégration. Les Clubs CEDEAO, présents dans les établissements scolaires, sont vus comme des leviers pour une conscience régionale renouvelée, à condition d’un réel accompagnement.

Autre point majeur : la communication. La CEDEAO, selon les participants, doit expliquer davantage ce qu’elle fait, comment elle le fait, et pourquoi. L'idée est claire : reconnecter l’organisation à ses peuples.

Clôturant les travaux, plusieurs participants ont insisté sur le caractère symbolique de cette rencontre, tenue en amont du 67e sommet d’Abuja. Des recommandations concrètes ont été formulées et doivent nourrir les discussions entre chefs d’État. À Dakar, l’heure n’était plus à la célébration, mais à la refondation.

Oura KANTÉ

Malikunafoni