Côte d’Ivoire : Joël N’Guessan (RHDP) met en garde contre l’exclusion politique en 2025
- malikunafoninet
- 18 juin
- 2 min de lecture

L’ancien ministre ivoirien et cadre du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), Joël N’Guessan, a vertement dénoncé toute tentative d’exclusion d’acteurs politiques majeurs de la course à la présidentielle de 2025. Dans une sortie remarquée, il a mis en garde contre les conséquences graves que de telles manœuvres pourraient engendrer pour la stabilité du pays.
« Les mêmes causes produisant les mêmes effets, je reste convaincu que l’exclusion de certains acteurs politiques aboutira à une crise au plan national qui, si l’on n’y prend garde, sera plus meurtrière que celle qu’on a connue en 2010-2011 », a déclaré Joël N’Guessan, en référence à la crise post-électorale qui avait fait plus de 3 000 morts.
Le cadre du RHDP appelle à ce que toutes les figures politiques majeures – dont Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Tidjane Thiam et Charles Blé Goudé – puissent participer librement au scrutin. Pour lui, empêcher leur candidature reviendrait à alimenter une injustice sociale dangereuse.
« Exclure les gens, c’est créer le lit de l’injustice sociale. Ils sont nombreux les Ivoiriens qui partagent mon point de vue mais qui n’ont pas l’occasion de le dire haut et fort », insiste-t-il.
Des accusations contre la magistrature et certains cadres du RHDP
Plus grave encore, Joël N’Guessan accuse certains magistrats d’être les instigateurs des crises passées en Côte d’Ivoire. Il va jusqu’à les désigner comme les principaux responsables en cas de troubles à venir.
« S’il y a des troubles dans le pays, les premiers responsables, ce sont les magistrats, pas les hommes politiques », lance-t-il, accusant certains juges de se livrer à des décisions guidées par des intérêts politiques plutôt que par le droit.
Le ministre pointe également du doigt des cadres influents du RHDP, qu’il accuse de manœuvrer en coulisses pour une nouvelle candidature du président Alassane Ouattara, dans le but de préserver leurs intérêts.
« Elles veulent que le président Ouattara soit candidat et qu’il soit réélu pour leur permettre de conserver leurs privilèges acquis depuis qu’il est au pouvoir. Ce sont elles qui sont au front pour qu’il rempile. C’est pour elles qu’elles le font, pas pour le président Ouattara », dénonce-t-il, évoquant des marchés publics colossaux et des fortunes amassées par ces personnalités.
Le RHDP prêt pour l’alternance, mais reste concentré sur Ouattara
Joël N’Guessan n’écarte toutefois pas l’option d’un plan B au sein du RHDP, au cas où le chef de l’État déciderait de ne pas briguer un nouveau mandat. « Le président Ouattara l’a lui-même dit : il dispose d’une demi-douzaine de personnalités capables de lui succéder », rappelle-t-il.
Mais pour l’heure, le parti reste focalisé sur une candidature d’Alassane Ouattara. « Nous sommes totalement focus sur Alassane Ouattara. Parce que nous avons la certitude que s’il est candidat, les autres pourront venir, mais on les battra », affirme-t-il.
Joël N’Guessan conclut en réitérant son appel à une élection ouverte et inclusive : « Mon souhait, c’est qu’il n’y ait pas d’exclusions et que le président Alassane Ouattara soit candidat ».
Cette déclaration intervient dans un contexte politique tendu, à quelques mois d’une présidentielle qui s’annonce déterminante pour l’avenir démocratique de la Côte d’Ivoire.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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