Croisade contre les dragues : Koulikoro ouvre la riposte nationale
- malikunafoninet
- il y a 6 jours
- 2 min de lecture

« Si nous laissons faire, le fleuve Niger disparaîtra sous nos yeux. » L’avertissement, lancé par un cadre du ministère de l’Environnement présent à Koulikoro, résume l’inquiétude croissante face à l’exploitation anarchique du fleuve par les dragues clandestines.
Sur instruction directe du Président de la Transition, le département de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable (MEADD) a déclenché, la semaine dernière, une vaste opération destinée à éradiquer ces installations qui ravagent l’écosystème du fleuve Niger.
23 dragues neutralisées en une seule mission
À Koulikoro, première étape de cette offensive, une équipe conjointe des services techniques du ministère et des autorités administratives régionales a mené une descente musclée. Résultat : 23 dragues interceptées, un record pour la zone.
Face aux dégâts observés berges dévastées, eaux troublées, pollution mécanique les plus hautes autorités ont ordonné une mesure radicale : la destruction immédiate des engins.
Destruction publique sous contrôle administratif
Mercredi 26 novembre, sous l’œil du Gouverneur de Koulikoro, du préfet, du maire et d’une délégation du MEADD, les moteurs, accessoires et tout élément combustible ont été entièrement brûlés. Les carcasses métalliques, elles, feront l’objet de décisions ultérieures, des discussions étant en cours sur leur gestion ou leur recyclage.
Cette étape symbolique marque la volonté affichée de montrer que l’État ne tolérera plus la destruction du fleuve Niger, patrimoine vital pour l’agriculture, la pêche, l’approvisionnement en eau et la biodiversité.
Une mobilisation totale des services du MEADD
Le Gouverneur de Koulikoro, le Colonel Lamine Kapori Sanogo, a salué « la détermination du ministère » et assuré mettre en œuvre tous les moyens pour empêcher le retour des dragues.
De son côté, la ministre Mariam Doumbia Tangara, visiblement satisfaite de l’opération, a réaffirmé que cette action s’inscrit dans une stratégie nationale : mobilisation de l’Agence du bassin du fleuve Niger, des Eaux et Forêts, de l’Assainissement et de tous les services territoriaux concernés.
Une opération qui s’étendra à tout le pays
La ministre l’a annoncé clairement : Koulikoro n’est qu’un début. Toutes les localités où les dragues opèrent clandestinement seront désormais concernées. Cette annonce laisse présager une campagne nationale qui pourrait redéfinir la gestion et la protection des cours d’eau au Mali.
Reste désormais à voir si la destruction de ces engins enverra un signal suffisamment fort pour freiner l’exploitation illégale du fleuve, ou si les autorités devront renforcer encore davantage leur arsenal de lutte.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































Commentaires