Coopération militaire : quand Bamako et Berlin misent sur le numérique stratégique

Ce jour-là, la Direction des Transmissions, des Télécommunications et de l’Informatique des Armées (DTTIA) a servi de cadre à un échange stratégique entre le Mali et l’Allemagne. Le Général de Brigade Elhalifa Coulibaly, patron de la DTTIA, a reçu son homologue allemand, le Colonel Ract Orlowski, responsable du département de management des informations techniques de la Bundeswehr.

Au-delà de la dimension protocolaire, cette rencontre traduit un intérêt croissant de Berlin pour l’accompagnement du Mali dans un domaine devenu central : la cybersécurité et les communications militaires. L’Allemagne, partenaire de longue date du Mali sur le plan sécuritaire, a déjà investi dans la formation et l’équipement des forces armées maliennes, notamment à travers des programmes européens.

Selon des sources proches du dossier, les discussions ont porté sur l’amélioration des capacités numériques de l’armée malienne, avec en ligne de mire la sécurisation des échanges sensibles et la modernisation des infrastructures de communication. À l’heure où les menaces se déplacent aussi bien sur les réseaux que sur les champs de bataille, Bamako cherche à combler son retard technologique.

Pour la DTTIA, cette collaboration est un signal fort : l’armée malienne ne veut plus être dépendante des systèmes obsolètes et aspire à entrer de plain-pied dans l’ère du numérique militaire. L’expertise allemande, reconnue pour sa rigueur technique, pourrait s’avérer déterminante.

La rencontre s’est conclue sur une volonté commune de renforcer les synergies. « Le partenariat avec l’Allemagne ouvre une fenêtre d’opportunités pour professionnaliser nos transmissions », a déclaré un cadre militaire présent à la réunion.

Avec cette dynamique, Bamako espère transformer un secteur souvent jugé invisible, mais essentiel pour toute stratégie de défense : la maîtrise de l’information et la résilience face aux menaces numériques.

Oura KANTÉ

Malikunafoni