Consultations des Forces Vives de la Nation portant relecture de la Charte des Partis PolitiquesLes mises en garde de Me Mountaga Tall
- malikunafoninet
- 18 avr.
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Une grande partie des Partis Politiques (101) ont boycotté les Consultations des Forces Vives de la Nation et des Maliens de l’Extérieur pour la relecture de la Loi no 05-407 portant Charte des Partis Politiques. Ils l’ont fait savoir à la faveur d’un point de presse tenu le mardi dernier à la Maison de la Presse. Au présidium : Me Mountaga Tall; Oumar Ibrahim Touré et Madame Ascofaré Oulematou Tamboura.
Abordant le thème principal du point de presse, les Partis politiques se disent stupéfaits de la décision du Gouvernement de transition lors du Conseil des Ministres, d'organiser des consultations sur des sujets ayant été l’objet de dialogues, assises et consultations par le passé. Et mieux, la nouvelle Constitution nouvellement votée sous la transition a déjà pris en compte toutes ces préoccupations.
Les Partis Politiques sont contre cette décision portant sur l’organisation desdites consultations. Et de préciser que le Mali, le Niger et le Burkina bien qu’étant ensemble dans une Confédération AES, sont différents les uns des autres. La preuve selon les Partis Politiques, il y'a une constitution en marche au Mali contrairement au Niger et le Burkina Faso.
Ainsi, Me Tall a mis en garde les autorités maliennes sur la comparaison de la situation qui prévaut au Mali à celle des deux autres pays de l’Alliance des Etats du Sahel, où la Constitution est suspendue depuis le coup d’Etat des militaires. « Au Burkina et au Niger, les constitutions sont suspendues tandis qu’au Mali, la transition a voté une nouvelle Constitution par référendum », a-t-il lancé.
En effet, cette nouvelle crise se justifie par la non consultation des politiques et les deux places insignifiantes attribuées à plus de 300 partis politiques. Dénonçant cette situation, ces partis politiques ont annoncé leur refus de participer à ces consultations qui débute aujourd’hui au niveau communal.
Cette décision intervient après le refus du Premier ministre de recevoir la classe politique qui voulait proposer au gouvernement un report des dites consultations. « Les partis politiques, lors de leur réunion du 13 avril 2025, ont respectueusement demandé à Monsieur le Premier ministre d’ouvrir, sans délai, un dialogue responsable sur la Charte des partis politiques, qui les concerne en premier chef », peut-on lire dans la déclaration.
En annonçant leur non-participation, la classe politique a adressé trois questions au gouvernement sur l’utilité de la consultation des forces vives de la nation sur la relecture de la charte des partis alors que les même entités s’étaient prononcées sur cette question lors des assises nationales de la refondation.
Pourquoi le Gouvernement veut-il encore consulter les Forces vives sur un sujet sur lequel elles s’étaient clairement prononcées lors des Assises nationales de la Refondation (ANR) ? Quelle est la pertinence des consultations envisagées dès lors qu’elles ont une légitimité inférieure à celles de l’ANR et ne peuvent-elles pas également modifier les résolutions ?
Selon la déclaration des politiques, cette question a été déjà résolue par les résolutions issues de l’ANR, auxquelles les partis politiques se sont conformés. Dès lors, poursuit cette déclaration, « elles ne perçoivent aucune justification valable à une dépense supplémentaire de ressources publiques, qui pourrait être affectée à des priorités plus urgentes, voire vitales pour nos compatriotes ».
En plus, dans la déclaration devant la presse, les politiques expriment leur indignation suite aux rumeurs selon lesquelles le gouvernement veut profiter de ces assises pour décider de la dissolution de toutes les formations politiques comme on peut le constater au Niger et au Burkina Faso. « Il se murmure, par des voix connues de tous, que le processus enclenché devrait avoir comme finalité, de dissoudre ou à tout le moins de suspendre les activités des partis politiques comme cela vient de se passer au Burkina Faso et au Niger », a déclaré Oumar Ibrahim Touré.
Et Me Mountaga Tall de rappeler que cette nouvelle démarche est contraire tant à la Constitution de 1992 que celle adoptée le 22 juillet 2023 qui garantissent la reconnaissance et la protection des partis politiques dans l’exercice de leurs missions.
En effet, l’article 39 de la Constitution de 2023 stipule que « Les partis politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent librement leurs activités dans les conditions déterminées par la loi ».
Par Adama DAO (Le Tjikan)
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