Chine : un ex-ministre de l’Agriculture condamné à mort pour corruption
- malikunafoninet
- 30 sept.
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« Ses actes ont porté un grave préjudice aux intérêts de l’État et du peuple », a tranché le tribunal populaire de Changchun. Dimanche 28 septembre, la justice chinoise a condamné Tang Renjian, ancien ministre de l’Agriculture, à la peine capitale avec un sursis de deux ans pour corruption.
Âgé de 61 ans, Tang Renjian est accusé d’avoir perçu plus de 268 millions de yuans, soit environ 32 millions d’euros, entre 2007 et 2024. Les pots-de-vin, sous forme d’espèces et de biens, auraient été obtenus en échange de faveurs et d’avantages politiques. L’ancien haut responsable a reconnu les faits et exprimé des regrets, mais cela n’a pas suffi à lui éviter la sanction la plus sévère. Sa peine pourra être commuée en réclusion à perpétuité si la justice estime qu’il a manifesté une bonne conduite durant les deux prochaines années.
Une campagne anticorruption implacable
Cette affaire s’inscrit dans la vaste opération de « purification » menée depuis plus d’une décennie par le président Xi Jinping. Présentée comme un gage de moralisation de la vie publique, la campagne anticorruption a déjà entraîné la chute de nombreux dirigeants civils et militaires. Pour ses partisans, elle est le signe d’une gouvernance exemplaire. Ses détracteurs y voient en revanche un instrument permettant d’écarter des figures jugées encombrantes au sein du Parti communiste chinois.
Avant de diriger le ministère de l’Agriculture de 2020 à 2024, Tang Renjian avait occupé des postes de haut rang, notamment celui de gouverneur de la province du Gansu et de vice-président de la région autonome du Guangxi. Sa disgrâce rappelle celle de deux anciens ministres de la Défense, Li Shangfu et Wei Fenghe, également écartés pour des affaires de corruption présumée.
Des répercussions politiques attendues
En Chine, les condamnations à mort avec sursis sont fréquentes dans les affaires de corruption d’ampleur. Si elles peuvent être transformées en prison à vie, elles marquent néanmoins un signal fort : aucun cadre du Parti, quel que soit son rang, n’est à l’abri des purges internes. Reste à savoir si ces sanctions relèvent d’une volonté sincère de transparence ou d’un moyen de consolider davantage le pouvoir du président Xi Jinping.
Oura KANTÉ
Malikunafoni










































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