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Chantage à la sextape : quatre ans de prison ferme pour le maire de Saint-Étienne

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« La justice est passée. » Ces mots de Gilles Artigues, l’ancien premier adjoint de Saint-Étienne, ont résonné comme un long soupir de soulagement à la sortie du tribunal correctionnel de Lyon. Après trois années d’enquête et des mois d’audience, le verdict est tombé : le maire Gaël Perdriau est condamné à cinq ans de prison, dont quatre ferme, accompagnés de cinq ans d’inéligibilité et de 50.000 euros d’amende.

 

Le tribunal a ordonné l’exécution provisoire de la peine et un mandat de dépôt différé, acte rare pour un élu en fonction. La présidente Brigitte Verney n’a pas mâché ses mots : « Vous ne pouvez plus être le maire de Saint-Étienne. » L’élu devra donc abandonner immédiatement ses responsabilités municipales et métropolitaines.

 

Un dossier qualifié d’« extrême gravité »

 

Les juges ont retenu contre Gaël Perdriau des faits de chantage, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics, dans l’affaire dite de la « sextape », utilisée pour faire pression sur son premier adjoint, Gilles Artigues, pendant près d’une décennie.

Selon le tribunal, la manœuvre reposait sur un « complot organisé », financé en partie par des fonds de la collectivité, détournés via des prestations de communication fictives.

 

La sévérité de la décision est justifiée, selon la présidente, par la trahison des responsabilités publiques : « Vous aviez un devoir d’exemplarité. »

 

Gaël Perdriau, qui a dénoncé une « décision incompréhensible », annonce qu’il fera appel. Il dispose de dix jours pour formaliser sa démarche.

 

Des complices également condamnés

 

Les deux principaux artisans du montage, Samy Kefi-Jérôme et Gilles Rossary-Lenglet, écopent chacun de quatre ans de prison, dont un an avec sursis, et de 40.000 euros d’amende.

L’ex-directeur de cabinet Pierre Gauttieri est condamné à quatre ans, dont deux avec sursis. Toutes les peines sont assorties d’un mandat de dépôt différé.

 

À la sortie du tribunal, Gilles Rossary-Lenglet, qui avait révélé l’affaire en 2022, s’est dit « soulagé » que la justice ait « reconnu la vérité » qu’il revendique porter « depuis cinq ans ».

 

Une ville secouée, un feuilleton judiciaire qui se poursuit

 

Devant le palais de justice, les cris « Coupable ! » ont accueilli le maire. Pour la victime, Gilles Artigues, l’heure est à l’apaisement : « Les Stéphanois connaissent désormais ce que j’ai subi. J’espère que la page pourra enfin se tourner, pour ma famille comme pour la ville. »

 

Si l’appel de Gaël Perdriau suspendra les sanctions civiles, l’exécution provisoire de la peine empêche tout maintien dans ses fonctions. Saint-Étienne devra donc gérer, dans les prochains jours, l’après-Perdriau, tandis que la procédure se poursuivra devant la cour d’appel.

 

Le Figaro

Oura KANTE

Malikunafoni

 

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