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CFCT : une gestion en manque d’efficacité malgré un rôle central pour les collectivités

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« Quand les organes de gouvernance dysfonctionnent, c’est toute la formation des collectivités qui en pâtit », confie un expert du secteur de la décentralisation interrogé après la publication du rapport. Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) a levé le voile sur d’importantes faiblesses au sein du Centre de Formation des Collectivités Territoriales (CFCT), à l’issue d’une vérification de performance couvrant la période de janvier 2021 à mars 2025.

 

Une mission dédiée à mesurer l’efficacité du Centre

 

Le BVG a examiné plusieurs aspects de la gestion du CFCT :

·         Fonctionnement des organes d’administration et de consultation,

·         Gestion des activités opérationnelles,

·         Gestion des ressources humaines,

·         Mobilisation des ressources financières,

·         Etat des infrastructures et équipements.

L’objectif était clair : évaluer dans quelle mesure le Centre agit conformément aux critères d’économie, d’efficience et d’efficacité, et déterminer si ses organes de gouvernance remplissent réellement leurs missions.

 

Une gouvernance affaiblie par l’inactivité des organes

 

Premier constat : l’orientation scientifique et pédagogique du Centre demeure lacunaire.

Le Conseil d’Administration n’assure pas pleinement son rôle de pilotage et de contrôle, ce qui fragilise l’ensemble du dispositif.

 

Le rapport recommande :

·         Au Directeur Général de solliciter la nomination des membres du Conseil pédagogique et scientifique,

·         Au Président du Conseil d’Administration de garantir la tenue régulière des sessions.

·         Deux mesures essentielles pour redonner une direction claire au Centre.

·         Une gestion opérationnelle marquée par des retards et un manque de supervision

La mission révèle également que la procédure de signature des conventions et contrats ne permet pas une supervision suffisante par l’autorité de tutelle.

De même, plusieurs activités programmées n’ont pas été réalisées dans les délais, et le CFCT n’a pas assuré sa mission de recherche et d’études en décentralisation, pourtant fondamentale.

 

Les recommandations appellent le Directeur Général à :

·         Soumettre systématiquement à autorisation préalable les actes nécessitant l’avis de la tutelle ;

·         Veiller à la réalisation ponctuelle des programmes ;

·         Relancer la production d’études et de recherches pour renforcer les capacités des collectivités.

 

Des ressources humaines mal organisées

 

La gestion du personnel souffre d’un manque d’outils et de planification.

Selon le BVG, ces insuffisances compromettent l’atteinte des objectifs fixés au Centre.

 

Deux actions prioritaires ont été préconisées :

·         Relire le cadre organique pour l’adapter aux besoins réels du CFCT ;

·         Elaborer un plan de formation interne, afin de professionnaliser davantage les agents.

 

Une mobilisation financière peu performante

 

La vérification pointe également une faible efficacité dans la mobilisation de la Dotation pour les Appuis Techniques (DAT), pourtant essentielle pour financer les activités de formation.

 

Les recommandations du BVG visent notamment :

·         La mise en place de procédures internes précises pour assurer une mobilisation optimale de ces ressources ;

·         Le respect strict des procédures de transfert de fonds par l’ANICT, jugé insuffisant durant la période auditée.

 

Des infrastructures dégradées qui pénalisent les activités

 

Enfin, l’état des infrastructures et des équipements n’est pas jugé satisfaisant.

L’usure des locaux et l’insuffisance du matériel constituent un frein direct aux activités de formation et d’hébergement.

 

Le Directeur Général est invité à :

·         Equiper davantage les installations,

·         Assurer leur entretien régulier,

·         Garantir des conditions de travail et d’accueil conformes aux standards attendus.

 

Vers une réforme profonde du Centre ?

 

Cette vérification de performance pourrait ouvrir la voie à une restructuration plus large du CFCT, qui demeure un pilier essentiel pour renforcer les capacités des collectivités territoriales maliennes.

Les autorités de tutelle sont désormais attendues pour donner suite aux recommandations et relancer un Centre dont le potentiel demeure largement inexploité.

 

Oura KANTÉ

Malikunafoni

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